Le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, dernièrement reconduit à la tête du Gabon, a entamé ce mardi une visite d’Etat en Chine jusqu’au 9 décembre. Son séjour sera essentiellement mis à profit pour inviter les entreprises chinoises à investir massivement dans son pays, «terre d’opportunités».
Au cours d’une interview accordée à l’agence de presse chinoise Xinhua, Ali Bongo invite les entreprises chinoises à investir dans le domaine de la transformation locale de ses matières premières. « Notre message vis-vis de la Chine c’est de demander aux entreprises chinoises de venir investir au Gabon dans le domaine de la transformation, » a-t-il dit.
Son objectif est que 2020 soit la dernière année pour l’exploitation des matières premières sans une première transformation locale, a-t-il rappelé : « Nous voulons généraliser la transformation locale de toutes nos matières premières. C’est valorisant pour nos produits. Ils seront beaucoup plus compétitifs. Ensuite, cela crée des emplois, des emplois importants pour les Gabonais. »
Il existe entre les deux pays un important chantier qui participera à la transformation de l’économie gabonaise avec la route Libreville-Port-Gentil : «c‘est avec une entreprise chinoise et nous voulons poursuivre dans cette voie là, et inviter encore d’autres entreprises, celles qui ne nous connaissent pas, à venir investir de manière importante, dans notre pays, » a-t-il martelé.
La Chine et le Gabon ont établi leurs relations en février 1974. Elles ont prospéré essentiellement dans les investissements de la Chine pour la transformation du bois et dans des missions médicales jusqu’à ce fameux contrat que les Gabonais avaient unanimement qualifié en son temps de «contrat de la honte», un document relatif aux gisements de fer de Bélinga cédé aux intérêts chinois pour 1600 milliards de francs CFA, avec prêt consenti dont le financement est assuré uniquement par la partie chinoise qui détenait 85 à 90% du capital et laissant au gouvernement gabonais 10 à 15% en échange d’un traitement préférentiel sur les taxes d’exploitation des ressources naturelles du Gabon.
A la période de ce scandale Ali Bongo n’était pas encore à la tête du pays. Son père voulait tester la vigilance de la France en initiant une nouvelle amitié avec la Chine. Aujourd’hui la bouderie du Gabon envers la France, et vice versa, est palpable. François Hollande avait refusé de serrer la main à Ali Bongo au dernier sommet de la francophonie à Madagascar. Et ça, Ali Bongo prend sa revanche. Pourquoi ne pas accorder les privilèges dont la France jouit au Gabon à une généreuse Chine ! C’est tentant pour sa dignité écornée après une élection présidentielle qu’il a notoirement truquée en sa faveur.
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