Au Burkina Faso, une épidémie de dengue sévit depuis le 5 août 2016. Le ministre de la Santé, Smaïla Ouédraogo, interrogé au cours d’une conférence de presse dans la capitale, révèle que de huit cas de dengue au mois de septembre, 70 malades ont été diagnostiqués en octobre et 40 patients la première semaine du mois de novembre au CHU de Ouagadougou. Le ministère de la santé a décompté la mort de 15 personnes, à la date du 12 novembre, mort due à la maladie de la dengue ainsi que 1600 cas suspectés.
Témoignages
Le ministère pointe du doigt un des problèmes de cette maladie : les signes de la dengue ressemblent à ceux du paludisme. Les contaminés pensent d’abord au paludisme avant de réaliser que ce sont les symptômes de la dengue.
Ladji Bama, journaliste et ancien malade de dengue, à Ouagadougou se rappelle : “c’est une maladie qui est vraiment douloureuse, avec des douleurs très vives à la tête et au niveau des muscles et une fièvre qui fait peur. Quand j’ai eu des maux de tête et de la fièvre, j’ai tout de suite pensé au paludisme”. Mais très vite, il se rend compte que c’est, en réalité, la dengue. Ce sont les moustiques qui sont transporteurs de cette maladie.
Les autorités sanitaires ont mis en place au sein des structures hospitalières, des mesures de lutte anti-vectorielles visant la destruction des gîtes larvaires par pulvérisation spatiale. Croyant la maladie confinée dans le seul district de Ouagadougou, des cas suspects ont été notifiés dans d’autres villes du pays telles Dori, Bobo-Dioulasso, Boromo et Kongoussi.
70% des gens affectés sont âgés de plus de 25 ans avec un âge moyen s’établissant à 30 ans. De plus, les femmes sont plus touchées que les hommes.
Au Burkina la saison des pluies est terminée mais il subsiste un risque de forte densité de moustiques, les gîtes larvaires du vecteur étant nombreux au niveau des habitations et dans les communautés. Pour l’instant, rien n’indique des flambées de dengue dans les pays voisins mais il est impossible d’exclure a priori une circulation préalable du virus. La prise en charge des cas de dengue est gratuite pour l’heure à Ouagadougou. Sur la base des informations actuellement disponibles pour cet événement, l’OMS ne recommande aucune restriction de voyages ou d’échanges commerciaux avec le Burkina Faso.
L’Organisation mondiale de la santé estime qu’entre 50 à 100 millions de personnes sont infectées chaque année par cette maladie virale transmise par des moustiques qui piquent la journée et qui se reproduisent dans les villes et les régions périurbaines pendant la saison des pluies.
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