Ali Bongo s’accroche à sa victoire

Ali Bongo accuse Jean Ping de fraude électorale et considère que recompter les voix comme le recommande la Communauté internationale constituerait une violation de la loi électorale du Gabon.

Le président gabonais officiellement proclamé le 31 août dernier vainqueur de la présidentielle parait avoir le dos au mur et donner coup pour coup. Dans une interview accordée à la radio française RFI ce matin, il accuse son adversaire d’avoir organisé la fraude électorale et poussé les manifestants dans la rue.

C’est étonnant que l’on crie à la fraude les résultats dans le Haut-Ogooué et on n’entend pas crier à la fraude alors que nous venons de présenter un personnage dont la mission était ici d’organiser cette fraude. Je suis étonnée qu’on n’en parle pas, a déclaré M. Bongo.

Refus de recomptage du vote

En ce qui concerne la demande faite par l’Union Européenne, les Etats-Unis et la France pour un recomptage des voix bureau de vote par bureau, le président réelu déclare son incompréhension face à une procédure qui violerait les lois de son pays.

On est en train de me dire qu’il faut que je viole la loi, que l’on prononce les mots clairement. On me demande de violer la loi ? C’est quand même particulier parce que souvent, on fait le reproche aux Africains de ne pas suivre les lois de leur pays. Moi, je ne dicte pas les lois. Je les fais appliquer. Et c’est le rôle de tout gouvernant. C’est au niveau de la Cour constitutionnelle que l’on compte et que l’on fait le recomptage des bureaux de vote, c’est au niveau de la Cour constitutionnelle, affirme Ali Bongo Ondimba.

Le président gabonais est accusé d’avoir donné des chiffres fantaisistes en ce qui concerne les résultats de son fief du  Haut-Ogoué, qui a connu une participation de 99,98% et un vote en faveur de l’ordre de 96%, contrairement à un taux de participation moyen de 48% dans tout le pays.

Le successeur d’Omar Bongo explique pour sa part le taux de participation record dans son fief ethnique par la campagne de dénigrement orchestré par l’opposition.

Selon le rapport de la Mission d’Observation de l’Union Européenne, « une analyse portant sur le nombre de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évidente anomalie dans les résultats finaux du Haut-Ogoué. » L’abstention observées dans les 15 commissions électorales locales du Haut-Ogoué est à elle seule supériere à l’abstention déclarée par la Commission électorale nationale (Cénap), indique le rapport de l’Union Européenne d’après notre confrère imatin.net.

Une mission de médiation de l’Union Africaine est attendue à Libreville dans la journée. Mais apparemment, Monsieur Ali Bongo ne semble pas prêt à un compromis concernant le décompte des voix bureau par bureau. Il s’est déclaré juste prêt à  l’accueillir « selon la tradition de l’hospitalité gabonaise ».

Depuis la proclamation des résultats contestés par l’opposition, le Gabon ests entré dans une crise postélectorale pleine d’incertitudes. On dénombre plusieurs tués, trois selon le pouvoir, cinquante à cent, selon l’opposition. Plusieurs biens publics et commerces ont été incendiés ou pillés.


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A propos Komi Dovlovi 1120 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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