Depuis quatre jours, les Gabonais attendent en vain les résultats de la présidentielle en vain. En attendant la proclamation des résultats du scrutin, le camp Ali Bongo sort une énième manoeuvre du chapeau en accusant le camp adverse de piratage informatique et de falsification des procès-verbaux.
Quelques 650.000 électeurs. Compilation fastoche normalement. Et pourtant depuis 96 heures, on reste toujours dans l’attente des résultats de la présidentielle gabonaise. Une attente qui met les nerfs à rude à épreuve. Après les sorties de chacun des camps revendiquant la victoire, c’est une affaire de piratage informatique qui vient exacerber un peu plus les tensions. Le régime accuse le candidat Jean Ping d’avoir eu recours à un informaticien membre du cabinet du président ivoirien Alassane Ouattara, au point de créer presque une mini crise diplomatique. Ce hacker aurait piraté les informations électorales et concocté de faux procès verbaux au profit du candidat Ping.
Pour des bureaux de vote non liés par des réseaux informatiques, avec des résultats basés sur des procès-verbaux physiques de bureau de vote, on se demande par quel vaudou ce hacker ivoirien aurait –il réussi son opération.
En fait de piratage, il s’agit d’un dispositif informatique mis en place par la cellule électorale de Jean Ping pour rassembler les données des bureaux de vote juste après le dépouillement afin de disposer des résultats quelques heures après la fermeture des bureaux de vote.
Ce dispositif est basé sur trois phases :
- Prise des photos des PV des bureaux de vote.
2. La compilation de ces données.
3. Monter un fichier de calcul avec les données des PV
Pour un hacking, on a vu plus hautement sophistiqué ailleurs. Ce dispositif qui n’est pas difficile à réaliser, l’informaticien Alberto Olympio, candidat à la présidentielle togolaise d’avril 2015 avait prévu le mettre en place.
Evidemment ce dispositif commande d’avoir des ressources financières quelque peu suffisantes et des moyens techniques de communication indépendants des infrastructures locales. Le Togo (2005, 2010 ) et le Congo (2015) ont montré que pendant le jour du scrutin les réseaux télécommunications fixes et mobiles tombent subitement en panne et ne deviennent opérationnels qu’après la proclamation des résultats.
D’où l’idée du candidat Jean Ping de disposer des téléphones satellitaires Thuraya, relevés par le ministre de la Défense du Gabon comme les preuves du piratage informatique en accusant le camp Ping de n’avoir pas fait de demande d’autorisation de fréquence. La NSA locale n’a pas encore les moyens techniques de contrôler ces genres de communication.
Les déclarations de victoire de Jean Ping et la sortie du Parti Socialiste sont basés sur ces compilations de la cellule électorale. Ali Bongo Ondimba a donc du plomb dans l’aile pour apporter la preuve du contraire.
A en croire des informations le candidat, que huit provinces, à l’exception ont proclamé les résultats donnant la victoire au candidat Ping une avance de 60.035 voix. Reste la province du Haut-Ogoué dont les résultats sont bloqués. Il s’ensuit également le blocage de la proclamation des résultats par la Cenap depuis 15 h, le pouvoir essaierait de tenter un passage en force en multipliant les voix de Bongo afin de lui donner la victoire avec une avance de 62.000 voix.
Ali Bongo Ondimba est dans de beaux draps. Acculé, il a le dos au mur. La France de Hollande l’a lâché. Pendant la campagne, plusieurs de ses soutins ont fait défection pour rejoindre l’opposition. Il est quelque peu esseulé.
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