Le Burundi s’est subitement souvenu de sa souveraineté au lendemain de la résolution de l’ONU l’appelant à accueillir 228 policiers sur son sol pour le maintien de la paix. Lundi une voix autorisée du gouvernement a opposé un refus catégorique à « l’envoi d’une force quelconque sur son territoire, en violation des règles élémentaires régissant la famille des Nations unies et surtout violant la souveraineté de son territoire ».
Quelques jours plus tôt la résolution 2303, sous l’initiative de la France, avait été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies prévoyant le déploiement progressif de 228 policiers de l’ONU au Burundi, pour tenter d’y ramener le calme et de faire respecter les droits de l’Homme. La résolution demandait au gouvernement burundais de “coopérer pleinement” avec la force de police onusienne. Mais le pays se serait senti blessé dans l’exercice de sa souveraineté et l’a manifesté brouillemment devant les locaux de l’ambassade de France à Bujumbura
Pendant ce temps au Quai d’Orsay on joue à la fermeté et la France a appelé mercredi les autorités burundaises “à mettre en œuvre sans délai” la résolution. Jusque-là le pouvoir burundais s’était dit prêt à accueillir 50 policiers onusiens. Il écarte désormais cette éventualité soutenant que ses « forces de défense et de sécurité maîtrisent parfaitement la situation à l’intérieur.»
La résolution de l’ONU prévoit que ses policiers soient envoyés à Bujumbura et dans tout le Burundi “pour une période initiale d’un an”, et que leur mandat puisse être prolongé ou modifié si la situation empire.
Depuis l’idée d’un troisième mandat voulu par Pierre Nkurunziza le Burundi s’est arrimé quotidiennement avec des violences, des exécutions extra-judiciaires, tortures, viols et meurtres bafouant les droits de l’homme et des libertés fondamentales. 270.000 citoyens sont en exil, plus de 500 sont morts alors que le pays vit dans une peur qui ne présage que de lendemains incertains. Le Président réélu a sa tête dans les guidons de la répression systématique de toute contestation.
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