La mésaventure du cycliste togolais Akanga Raouf le 13 mai dernier sur les routes du Bénin saute encore dans les esprits. Ce jour-là il a failli créer l’exploit en remportant pour la première fois un tour cycliste pour le Togo. Il n’y est pas arrivé par manque de matériel.
Le coureur cycliste togolais Akanga Raouf avait le maillot jaune au dos au départ de la cinquième et dernière étape du 13ème tour cycliste du Bénin. Ce matin-là il avait décidé d’en finir avec ses adversaires burkinabè, ivoiriens et même Français qui lui ont toujours fait obstacle dans les tours précédents. L’adrénaline était forte, le désir d’en finir et d’offrir enfin le premier podium au Togo, était la seule envie. Il avait déjà gagné la troisième étape, ce qui lui valait d’endosser le maillot jaune pour la suite : « après que j’ai gagné la troisième et endossé le maillot jaune, mon vélo s’est cassé dans une étape de pavées, ça vibrait beaucoup et mon vélo étant un peu vétuste, son cadre a cédé », confie-t-il, de retour au pays.
Akanga a perdu son vélo mais à ce stade le sprinter togolais avait encore le courage d’y croire. Lui et son staff avaient emprunté le vélo d’un ancien coureur béninois. Puis à 15km de l’arrivée, tout s’écroule : la chaine du vélo s’est endommagée… ‘Adieu veau, vache, cochon, couvée’ comme le disait La Fontaine dans sa fable.
Seul sur la route, espérant un coéquipier pour le dépanner, Raouf a regardé défiler, comme l’eau du fleuve, ceux qu’il avait dépassés il y a déjà plusieurs quarts d’heures. En ce moment il a compris : « j’ai perdu le maillot jaune ». Le dépannage est intervenu trop tard, le peloton de tête avait déjà amorcé le sprint final. Le tour du Bénin lui a échappé et il le prend avec philosophie : « chaque matin quand je me lève, je n’arrête pas de penser à tout ce qui s’est passé. Après tout, je me suis dit que c’est la vie. Je suis encore en vie, il faut que je me ressaisisse, trouver un vélo et me remettre au travail ». Trouver un vélo, il s’active sur la toile.
Raouf, grand sprinter
Raouf n’est pas un nouveau venu dans l’équipe nationale du cyclisme. Le staff lui reconnait son point fort : c’est un sprinter et rageur et pour lui le tour du Bénin était à sa portée contrairement au tour du Togo où presque tous les jours il fallait gravir les montés au niveau de Dayes et de la faille d’Alédjo.
Loin d’être découragé, Raouf se projette dans l’espoir de « trouver au moins trois vélos : un pour les entraînements et deux pour les compétitions. Travailler très sérieusement » et parce que l’expérience du tour du Bénin lui a permis de « réaliser que les cyclistes burkinabés et ivoiriens ne sont pas des extraterrestres. Je suis parti en échappée avec eux, ils ont aussi galéré. Je me suis dit qu’on a presque le même niveau mais seulement ce sont les conditions de course qui changent ».
Sa prochaine course ? C’est le tour du Congo (RDC) dans quelques jours.
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire