Le gouvernement fait le ménage à Mango

A la suite des évènements malheureux survenus durant le mois de novembre dans la ville de Mango, le gouvernement du Togo dit avoir pris des mesures allant dans le sens de l’apaisement dans la crise qui a secoué a ville durant le mois de novembre. Même si les mesures interviennent tard, elles ont le mérite d’avoir été annoncées et les populations attendent leur mise en application. Le gouvernement, de fait, apparait lui-même comme le maître d’ouvrage. Au sein de la population, l’opinion est partagée.
BERETS
Les militaires bérets rouges déménagent
Les bérets rouges de Kara appelés au secours de leurs collègues de Niouprouma (Dapaong) vont être renvoyés à leur base respective. L’on les accuse de ne s’être livrés qu’à une aveugle répression, la traque et les violations de tous genres. L’on pourra lire dans leur esprit l’amertume d’une mission mal accomplie, éprouvante face à la résistance civile des populations de Mango, aux mains nues…Mango a démontré sa résistance à toute imposition d’où quelle vienne et que le recul des militaires annoncé est un aveu. Le gouvernement voulait réprimer pour montrer son autorité et décourager toute velléité de ce genre sur le territoire. D’autres aires protégées sont implantées dans le pays.
CHEFFERIE
Le chef traditionnel de la ville reprend sa place
L’autorité traditionnelle avait failli et a manqué au cours des deux manifestations qui se sont déroulées dans la ville. L’autorité qui existait n’avait de légitimité que la régence et qui ne jouait que pour les désidératas du pouvoir aux yeux des populations. Pourtant il y avait un chef déjà élu et qui n’attendait depuis longtemps que son arrêté de reconnaissance de l’administration territoriale. Le régent de la ville avait fait incarcérer trois personnes pour lesquelles les populations manifestaient la libération entraînant la mort du chef de la police régionale. La reconnaissance du chef n’est que la réparation d’un tort et d’une injustice et le retour à l’autorité morale traditionnelle, négligée lors des évènements malheureux.

La révocation du maire et du Préfet
Le Préfet de la localité était mal aimé et donc n’était pas la bonne personne pour gérer la crise née. Ses pratiques militaires n’ont permis d’instaurer ni le dialogue ni des approches participatives de proximité dans le quotidien de la gestion de cette localité. Sa révocation est à moitié saluée. Son remplacement par un autre militaire sonne comme une présence toujours militarisée dans la région.

Le Maire de Mango (Président de la délégation spéciale de la commune depuis 2001) ne jouissait pas lui non plus d’une garantie de la meilleure gouvernance des affaires locales. Il jouissait juste d’une autorité déléguée, en concurrence avec le préfet, tous nommés, d’où le piétinement des intérêts de chacun. Ils ont d’ailleurs tous été révoqués de la même manière : par un décret présidentiel. C’est le même décret qui les avait nommés aussi. De pauvres lampistes !

Gageons que le gouvernement s’arrêtera là, comme à son habitude, en attendant d’autres nouveaux cafouillages pour d’autres situations alarmantes tandis que les portes de nouvelles échauffourées sont encore ouvertes.


En savoir plus sur Le Temps

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

A propos Colombo KPAKPABIA 1061 Articles
Colombo Kpakpabia est Directeur de publication du journal Le Temps. Il capitalise plus de 25 ans d'expérience dans la presse écrite et audiovisuelle. Colombo axe son travail sur la recherche et l'efficacité. Contact Email: [email protected]

Laisser un commentaire