Togo: Quand l’investiture devient problématique

Elle était prévue pour le samedi 23 Mai. Les préparatifs à Lomé étaient bien avancés mais les hautes autorités du pays ont décidé de reporter sine die le grand événement. Aucune raison officielle n’a été fournie. Le Temps a essayé de comprendre pourquoi Faure Gnassingbé tarde à se faire investir pour son troisième mandat.

Pour certaines personnes bien introduites dans les sphères du pouvoir, ce sont les obsèques du Chef Améga Yao Adoboli Gassou, membre de la cour constitutionnelle du Togo décédé en mars dernier qui serait à l’origine du report. Mais il n’en serait rien. Selon nos informations, le pouvoir tient à faire de l’investiture de son champion un événement grandeur nature. Pour cela, des invitations auraient été envoyées à plusieurs chefs d’États et de gouvernements africains et étrangers. Mais la plupart des prestigieux invités n’ayant pas confirmé leur venue à Lomé dans les délais, le report s’était imposé.

La diplomatie togolaise est donc à pied d’œuvre pour persuader des leaders de certains pays, proches et lointains, à accepter l’invitation. L’investiture pourrait intervenir dans le courant du mois de juin, dit-on dans les milieux proches du gouvernement.

Sur le plan politique et juridique, le régime n’a pas de souci à se faire. La loi fondamentale togolaise prévoit en effet que l’ancien chef d’Etat reste en poste jusqu’à l’installation du nouveau. Et puisque l’ancien et le nouveau forment le même, la formalité se joue sans crainte.

Du côté de l’opposition (ANC et CAP 2015) on soutient par contre que c’est par peur que Faure Gnassingbé n’arrive pas à se faire investir président pour la troisième fois. Cette coalition de l’opposition revendique pour Jean-Pierre Fabre, la victoire lors de l’élection présidentielle du 25 Avril qui, selon elle a été émaillée de fraudes « massives ».

L’opposition a prévu trois jours de manifestation dans la capitale pour protester contre les résultats de cette élection.

K. Agboglati.