Fermé le 12 juillet dernier suite à l’expulsion du groupe Accor et de la STIEH par une décision de justice, l’Hôtel Sarakawa a repris ses activités, en catimini. Apparemment, l’Hôtel a un nouveau concessionnaire suite à l’appel d’offres lancé dans la foulée de l’expulsion des Français. C’est tout de même un Français spécialisé dans l’hôtellerie en Afrique qui a repris l’administration du Sarakawa, un fleuron de l’industrie togolaise, sans que les conditions d’une telle concession soit portée à la connaissance du public. [amazon template=banner easy]
Dans une lettre à la « Direction générale« , Patrick Sourdeau, le nouvel administrateur, annonce la « reprise des activités et la réouverture de l’Hôtel Sarakawa ».
Depuis sa fermeture provisoire le 12 juillet 2014, l’Hôtel Sarakawa avait enclenché les travaux de réfection, toujours en cours, pour redonner un nouvel éclat et une nouvelle dynamique à ce fleuron auquel s’identifie l’authenticité de la culture hospitalière du Togo.
Le comité de direction et son équipe comptent sur votre confiance et vous réitèrent leur disponibilité pour une prestation de qualité et un service à la hauteur des attentes, écrit M. Patrick Sourdeau avec un vocabulaire qui suinte la langue de bois.
Le nouvel administrateur est un expérimenté de l’hôtellerie en Afrique et serait apparemment au Togo depuis janvier 2013. Patron de Patrick Sourdeau Hospitality, une société de consulting en tourisme et hôtellerie, il dit avoir sur le réseau Linkedin, il dit avoir « plusieurs expériences directes en exploitation, et indirectes en tant que consultant, en hôtellerie Internationale de plus de trente ans« . Il est passé par la France, les Antilles, l’Afrique de l’ouest et Madagascar. Il aurait travaillé avec des groupes hôteliers tels que Méridien, Nikko, Pullman, Concorde, HMC et l’hôtellerie indépendante. M. Sourdeau a eu plusieurs distinctions dont le Chevalier National dans l’Ordre National du Mérite du Congo (Brazzaville) en 1990
Le vendredi 11 juillet dernier, le Tribunal de première instance de Lomé a ordonné l’expulsion d’Accor de Mercure Sarakawa, sous astreinte de 500.000 FCFA par jour de résistance. L’Etat togolais, propriétaire de l’hôtel, reproche au groupe français le non respect des clauses de son bail, notamment le relèvement du standing de l’hôtel qui devrait passer de «3 étoiles» à «4 étoiles».
Néanmoins, le groupe français a déposé une requête en arbitrage au niveau de la Chambre du commerce international de Paris (CCI) où le Togo encourt une amende de 10 millions d’euros. Lors de la fête du 14 juillet, l’ex-ambassadeur de France au Togo, Nicolas Warnery avait taclé l’administration togolaise en déclarant qu’il valait mieux un bon accord qu’une mauvaise décision de justice.
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Selon des sources proches de la Présidence de la République, le départ du groupe Accor serait de la seule volonté du ministre de l’économie et des finances, M. Adjo Otèth Ayassor, qui aurait retiré la gestion du dossier au directeur du cabinet du Président de la République. L’a-t-il confié à Patrick Sourdeau introduit dans les milieux officiels depuis 18 mois ? Le renvoi d’un groupe français et l’arrivée d’un autre qui dirige une enseigne peu connue, montre qu’il y aurait une guerre franco-française dans les affaires au Togo. Cela peut être aussi juste que du simple business entre un aventurier français et un officiel togolais.
Situé sur la plage de Lomé, dans un domaine de cocoteraie équivalent à 25 hectares, l’Hôtel Sarakawa était un hôtel de standing « 3 étoiles » et compte 211 chambres dont 82 ont vue sur mer.
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