L’association Visions Solidaires avec l’appui de l’ONG allemande CBM vient de publier une étude prospective visant à identifier les opportunités d’emploi dans le secteur public et les entreprises privées pour les personnes en situation de handicap au Togo. Cette étude a permis d’explorer les opportunités et les obstacles relatifs à l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap dans les secteurs public et privé au Togo.
Basée sur une approche purement qualitative, l’étude s’est déroulée dans la commune de Lomé et dans la région des Savanes à l’extrême nord du Togo. Au total 79 structures publiques et privées, Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et Organisations de Personnes Handicapées (OPH) ont été touchés lors de cette étude et 118 personnes ressources interrogées. Les données ont été collectées auprès des différents acteurs des structures d’incitation à l’emploi, des décideurs dans les ministères et des responsables des entreprises.
Il ressort de l’étude qu’il existe des opportunités d’emploi pour les personnes handicapées dans les structures publiques et privées. Les postes existants dans l’administration publique et dans les entreprises et cités par les personnes rencontrées sont souvent ceux d’exécution : les postes de secrétaires ; d’opérateurs de saisie ; de caissiers, comptables et d’aides aux comptables ; d’enseignants ; de surveillants ; de coursier ; de technicien de surface ; d’agents de renseignements, de réceptionnistes…
Il est reconnu que les personnes handicapées rencontrent des difficultés à se faire recruter et les raisons en sont diverses : l’insuffisance d’instruction et de formation professionnelle, les obstacles liés à leurs déficiences, les difficultés financières, techniques et environnementales des entreprises. En plus de ces difficultés, il faut mentionner la méconnaissance de la thématique du handicap par les décideurs et responsables des entreprises.
Les résultats de l’étude démontrent que les conditions de travail des personnes handicapées ne sont pas différentes de celles des personnes non handicapées ; cela suppose qu’il n’y a pas d’adaptation de l’environnement professionnel aux déficiences des personnes handicapées. C’est parfois l’aménagement des bureaux qui peut engendrer des dépenses supplémentaires qui n’encourage pas les responsables des entreprises à recruter les personnes handicapées.
Par ailleurs, si les appels d’offres et les avis de recrutement ne sont pas discriminatoires, il convient de reconnaître qu’ils ne sont pas non plus incitatifs. Il n’y existe pas de formule qui puisse attirer les personnes handicapées à déposer leur candidature.
Plusieurs recommandations ont ainsi été formulées en conclusion de l’étude à l’endroit des différents acteurs étatiques et non-étatiques intervenant sur le handicap. Il s’agit essentiellement d’œuvrer pour renforcer l’employabilité des personnes en situation de handicap et informer les décideurs et les responsables des entreprises sur les principes de l’égalisation des chances qui fait appel à des aménagements raisonnables pour faciliter l’exécution des tâches aux personnes handicapées. La mise en application de ces recommandations pourrait permettre de réussir l’insertion professionnelle des personnes handicapées au Togo
Morgane BUAN et Samir ABI
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