Le Collectif Sauvons le Togo (CST) a tenu un meeting politique le 9 juillet dernier sur la situation politique, suite au rejet par la majorité parlementaire UNIR-UFC du projet de loi portant réforme constitutionnelle. Le CST semble quelque peu impuissante devant la situation de blocage créé par le refus des députés UNIR de voter un projet de loi hautement politique porté par leur propre gouvernement.
Le CST clame son incompréhension.
Le Peuple Togolais ne peut comprendre, la communauté internationale ne peut comprendre, la classe politique ne peut comprendre, qu’un gouvernement qui a obtenu par un vote d’investiture favorable, émis par sa majorité sur un programme de gouvernement qui comprend les réformes institutionnelles et politiques, ne puisse amener cette majorité à voter effectivement ces réformes qui font partie de son programme.
Le CST refuse de porter la responsabilité du rejet en déclarant qu’il ne s’agit pas “d’un problème d’obtention d’un vote à une majorité qualifiée de 4/5 de l’Assemblée Nationale, mais d’un problème éminemment politique entre un gouvernement et sa majorité.”. Le Collectif rejette ainsi l’accusation selon laquelle l’article 59 sur le mandat présidentiel serait à l’origine du vote défavorable du parti UNIR au pouvoir.
Cet article qui limite le mandat présidentiel serait rétroactif et empêcherait ainsi le chef de l’Etat actuel d’être candidat à la prochaine présidentielle. Selon les militants d’UNIR, l’expression “en aucun cas” est sujette à caution.
Article 59 nouveau: Le Président de la République est élu au suffrage universel direct et secret pour un mandat de cinq (05) ans renouvelable une seule fois.
En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux (02) mandats.
Le Président de la République reste en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de son successeur élu.
Le ministre Gilbert Bawara, en charge de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, a accusé l’opposition d’avoir fait échouer les réformes en voulant une constitution visant personnellement Faure Gnassingbé.
Le CSTU rejette cette accusation, accuse le pouvoir de duplicité, et la met en garde contre des violences postélectorales qui pourraient advenir en 2015, à cause des blocages constitutionnels actuels.
Une manœuvre du gouvernement qui aboutirait au statut quo politique et institutionnel n’est pas acceptable pour les populations et ne sera pas acceptable pour les forces démocratiques, car cette situation présagerait pour le futur, des violences postélectorales coûteuses en vies humaines et la persistance de la crise politique togolaise, indique le CST à travers un communiqué.
Reste que le problème togolais demeure entier. Sans réformes constitutionnelle et institutionnelle, c’est l’actuelle constitution taillée sur mesure qui prévaut. Et la présidentielle aura lieu le plus tard courant premier trimestre 2015. Et avec un mode de scrutin uninominal à un seul tour, et des institutions électorales favorables au pouvoir en place, Faure Gnassingbé serait archi-favori devant une position divisée.
Pour déloquer le statu quo constitutionnel, le CST lance désespérément, sans véritablement y croire, un appel à la communauté internationale :
Dans l’intérêt de la paix et de la réconciliation nationale, les populations togolaises appellent les partenaires du Togo, notamment, la CEDEAO et le G5 groupe des cinq (France, Allemagne, USA, PNUD et UE) (G5), à aider le pouvoir exécutif à prendre la juste mesure de ses engagements et à les honorer.
Mieux : le Collectif demande à la population de rester mobiliser en vue des “actions futures”. Rien n’est certain quant à la réussite de ses stratégies.
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