Le 1er vice-président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Patrick Lawson appelle au rassemblement de l’opposition en vue de la présidentielle 2015. Pour le bras droit de Jean-Pierre Fabre, le rassemblement apparaît désormais comme « seule solution » après le rejet du projet de loi portant réforme constitutionnelle par la majorité UNIR au parlement.
Il reste une seule solution pour l’opposition. Après le rejet du projet de loi relatif aux réformes constitutionnelles le 30 juin dernier par l’Assemblée nationale, c’est d’être ensemble aux prochaines échéances électorales pour gagner le pouvoir à la présidentielle de 2015, a déclaré le premier vice-président ANC lors de son intervention lundi sur Radio Victoire FM.
Le rassemblement ou l’union de l’opposition est un fantasme de la classe politique togolaise. Tout le monde en parle sans dire exactement quelle forme doit revêtir ce rassemblement. Le vice-président de l’ANC lui verrait plutôt d’un bon œil le rassemblement de l’opposition sénégalaise à l’origine de la victoire de l’actuel président Macky Sall.
Quand le peuple se réunit derrière les hommes et les femmes, le peuple-là est invincible. Nous sommes sûrs que si avant cette intersession, nous arrivons à aplanir tous nos problèmes comme nous l’avons commencé, nous irons à ces élections unis et même avec ces lois scélérates, nous gagnerons comme Macky Sall l’a fait au Sénégal, indique M. Lawson.
Au début du processus démocratique en 1990, l’opposition s’était rassemblée en un Collectif de l’opposition démocratique (COD) dont on a eu, au gré des circonstances, deux variantes, COD I et COD II. Mais un collectif a tendance à s’exprimer de manière plurielle sinon cacophonique à l’approche des présidentielles, et donne souvent libre cours à l’expression des vocations et le combat des égos.
En 2005, suite au décès du général Gnassingbé Eyadema et au coup d’Etat perpétré par son fils Faure, grâce à un quarteron d’officiers supérieurs de l’armée, l’opposition a pu s’unir pour présenter un candidat unique. En réalité un candidat par défaut, un vieillard, dépourvu de la force physique et des ressources politiques pour revendiquer « sa victoire ».
candidature unique crédible
A l’approche de la présidentielle 2015, le journaliste et homme politique, Fulbert Attisso a, quant à lui, dans un Appel des patriotes, demandé l’union de l’opposition derrière une candidature unique.
Pour ce faire, ce journaliste maoïste et certains leaders d’opinion souhaitent la création d’une coalition des forces de l’alternance composée de l’union des partis de l’opposition, de toutes les forces, de l’intérieur et au sein de la diaspora, revendiquant un changement de système au Togo. Cet appel va au-delà des clivages politiques en demandant également aux déçus du pouvoir UNIR de rejoindre la ligne du changement.
Cet appel assez objectif a une vision programmatique pour la conquête et la gestion du pouvoir. Et il indique la nécessité d’une candidature unique dont le choix devra prendre en compte le contexte politique, les critères de compétence et la capacité de celui-ci à rassembler et à rassurer toutes les forces hostiles à l’alternance dans le pays.
Ce que ne dit pas ouvertement M Patrick Lawson, c’est le refus de son parti d’une telle coalition des forces de l’alternance derrière une candidature choisie selon des critères objectifs. L’ANC se considérant comme le parti dominant de l’opposition, voudrait sans le dire, que le seul candidat possible puisse être son président national.
Une situation que n’acceptent pas les autres composantes de l’opposition et qui pourrait mettre en échec le rêve d’une candidature unique, pourtant l’alternative la plus crédible.
Après le rejet du projet de loi portant réforme constitutionnelle, c’est l’actuelle constitution modifiée en 2002 qui prévaut. Elle dispose notamment d’un scrutin uninominal à un seul tour. Une situation qui n’est pas du tout favorable à l’opposition si elle y va en rangs dispersés.
Pour le moment, l’opposition, assez éparse, s’est regroupée autour de deux rassemblements: le Collectif Sauvons le Togo dont la cheville ouvrière et le fer de lance est l’ANC (19 députés à l’Assemblée nationale), et la Coalition Arc-en-ciel (6 députés). Mais il y a d’autres partis, qui sont en marge de ses alliances circonstancielles, dont le but avoué est le départ de Faure Gnassingbé. Jusqu’à présent les deux coalitions se sont distinguées par une absence de projet de société.
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