Le pouvoir d’Ibrahim Boubakar Keita serait-il déjà aux prises aux pires démons que connaissent les Etats fragiles en Afrique? Nos confrères de la BBC ont annoncé ce matin l’arrestation d’un lieutenant de l’armée pour tentative de coup d’Etat. L’information est confirmée par des sources maliennes autorisées.
Destabilisation des institutions
C’est l’AFP qui donne l’information relayée par la radio anglaise. La famille du lieutenant Ouattara aurait dans un premier temps fait état d’un enlèvement, avant que des sources officielles ne parlent de « tentative de coup d’Etat et atteinte à la sûreté de l’Etat ». Les sources gouvernementales citées par l’AFP estiment que des officiers auraient tenté de renverser le pouvoir du président IBK et de « déstabilisation des institutions ».
Les bérets rouges fidèles à ATT
Le lieutenant Mohamed Ouattara au centre du projet de coup d’Etat allégué par les officiels maliens appartient à l’unité des Bérets rouges restée fidèle à l’ancien président Amadou Toumani Touré. le groupe incriminé avait tenté un contre-coup d’Etat après le putsch du 22 mars 2012, avant d’être pourchassés par les soldats du capitaine Sanogo, l’homme fort de l’époque.
Le jeune officier Ouattara (photo) aurait un plan pour prendre le pouvoir à Bamako. Il serait surveillé depuis quelques temps, alors qu’il aurait pris des contacts dans l’armée pour préparer l’exécution de son plan. Son arrestation est intervenu avant qu’il ne passe à l’acte.
Il est difficile d’accorder du crédit à cette affaire, au moment où le gouvernement malien est confronté à de sérieuses difficultés, notamment au nord où des mouvement touaregs armés tentent de se libérer de l’autorité de Bamako. La réforme des forces armées entreprise par l’Etat n’a pas encore abouti et la débâcle subie par les Forces armées maliennes à Kidal le 21 mai était venue assombris les efforts.
Déjà au temps du général Sanogo, les bérets rouges proches de l’ancien président Amadou Toumani Touré avaient été indexés. Le nouveau régime quant à lui avait manifesté sa volonté de juger ATT pour diverses infractions dont la corruption et la « haute trahison ».
IBK a rencontré cette semaine les leaders de l’opposition pour parler avec eux de la situation nationale. Il aurait manifesté à cette occasion une certaine ouverture en appelant les opposants à contribuer à la résolution des problèmes auxquels le Mali est confronté, notamment la crise touareg.
La nouvelle situation ne contribuera pas à la réconciliation nationale et à l’unité, deux choses prônées par le pouvoir d’IBK mais que les actes tendent à démentir.
Amadou Sanogo et une vingtaine de ses proches ont été inculpés et incarcérés pour « complicités d’enlèvement, enlèvement et assassinats » dans le cadre d’une enquête sur la disparition de « Bérets rouges », rappelle la BBC.
Le Temps
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