Le Front national a remporté une victoire historique dimanche aux élections européennes en France, selon plusieurs instituts de sondage qui le placent à plus de quatre points devant l’UMP et loin devant le PS, nouvelle claque pour l’exécutif après la débâcle des municipales.
Le parti, dirigé par Marine Le Pen, a coiffé au poteau toutes les autres formations pour la première fois de son histoire à un scrutin organisé sur tout le territoire national. En 2002, son père Jean-Marie Le Pen avait provoqué un séisme politique en se qualifiant pour le second tour de la présidentielle avec 16,86% des voix.
Cette performance est la consécration d’un savant plan de conquête du pouvoir par Marine Le Pen qui a réussi à dédiaboliser le FN pour le placer dans l’opinion comme un parti normal.
Marine Le Pen s’était donné pour objectif d’arriver en tête et devenir ainsi « le premier parti de France », une affirmation qu’il convient d’atténuer compte tenu du haut niveau de l’abstention (autour de 59% selon l’IFOP).
Un parti raciste et xénophobe.
Pour le Front National, la France est le pays des Français et les étrangers n’y ont pas leur place. Le parti met sur le compte de l’immigration les problèmes sociaux que connait le pays. Ses militants xénophobes et violents ont commis par le passé des actes racistes dans plusieurs localités de France dans le cadre de leurs manifestations publiques. Le FN s’en prend non seulement aux noirs africains, mais aussi aux arabes et aux immigrés de l’ex–Europe de l’Est, sans oublier son antisémitisme affirmé.
Même si les médias français tentent de relativiser le score du FN en évoquant le taux d’abstention élevé, il faut dire que le phénomène du Front National a atteint un point critique. A trois ans de l’élection présidentielle, le parti est bien lancé pour jouer un grand rôle dans le prochain scrutin pour la succession de François Hollande.
Faut-il redouter l’avènement de Marine Le Pen et de son parti à la tête de la France ? C’est vrai, tous les partis dits xénophobes inquiètent, mais le FN a l’avantage de dire aux Africains, ce qu’il pense d’eux ; à la différence de plusieurs dirigeants de gauche comme de la droite traditionnelles dont le double-jeu n’a jamais permis d’avoir des rapports clairs entre la France et ses anciennes colonies.
J.B.
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