Le statut de chef de file divise l’opposition. Jean Kissi fustige cette disposition constitutionnelle en la taxant de loi scélérate, et Jean-Pierre Fabre, désigné chef de file de l’opposition, de « mangeur de totem » pour avoir ravalé ce qu’il a rejeté par le passé.
De passage à la radio Kanal FM ce matin à 11 heures, le Secrétaire général du Comité d’action pour le renouveau (CAR), Jean Kissi, a raillé le statut de chef de l’opposition en accusant Jean-Pierre Fabre, sans l’avoir cité nommément, d’avoir « mangé [son] totem ».
La loi portant statut de l’opposition et qui crée le statut de chef de file de l’opposition est scélérate et nous l’avons condamnée. Celui qui rejette une chose politiquement et après, veut en profiter, pour moi, on appelle ça en politique, celui qui a mangé son totem, a affirmé M. Kissi lors de son passage sur Kanal FM.
Taillée sur mesure pour Gilchrist Olympio, après la signature de l’accord RPT-UFC de 2010, la loi portant statut de chef de l’opposition, inspirée de la Constitution du Ghana, a toujours été fustigée par l’opposition. Politiquement, la loi était surtout destinée à justifier la primauté de Gilchrist Olympio sur le reste des leaders de l’opposition quand son statut était sérieusement contesté par l’ANC qui venait de faire scission avec l’UFC. Le parti de Jean-Pierre Fabre s’est longuement moqué de ce statut de chef de file de l’opposition pendant les manifestations hebdomadaires du FRAC à la plage de Lomé.
C’est des gens qui ont sorti ce terme [chef de file de l’opposition, ndlr] dans une chanson contre Gilchrist Olympio au moment où il a signé son accord politique avec le RPT, a beau jeu de rappeler le secrétaire général du CAR.
Remontant dans l’histoire du processus démocratique, Jean Kissi n’a pas manqué de souligner que le CAR, victorieux de législatives de 1994, ne s’était pas comporté ainsi.
Pour la première fois au Togo, c’est le Comité d’action pour le renouveau (CAR) qui a eu 36 députés sur 79[législatives 1994], ce qui équivaut à 45% de l’Assemblée nationale. Me Yawovi Agboyibo a-t-il réclamé ce truc de chef de file de l’opposition dans ce pays ?, s’est interrogé M. Jean Kissi.
Jean-Pierre Fabre, président national de l’ANC, est considéré constitutionnellement comme le numéro 1 de l’opposition, un statut que son parti a revendiqué bruyamment avant de se le voir accordé de manière symbolique, lors de sa rencontre avec Faure Gnassingbé le 05 mars dernier.
Quant à la présidentielle 2015, M. Kissi a déclaré que la Coalition Arc-en-ciel aura un candidat à la présidentielle de 2015. Le responsable du CAR n’a pas écarté toute éventualité d’une candidature unique de toute l’opposition. Il croit en l’appel des Patriotes lancé par le journaliste et militant de l’opposition Fulbert Attisso en vue de la constitution d’une candidature unique de l’opposition.
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