Environnement/réhabiliter la forêt sacrée de Kibokpi pour un développement durable dans la localité

La préfecture de Dankpen est une des préfectures issues du Grand Bassar. Elle disposait dans le temps d’une grande réserve forestière à 12 km à l’ouest de la ville, Guérin-Kouka. Depuis plus d’une vingtaine d’années et par le fait de l’homme, la forêt sacrée dénommée « Kibokpi » de Nassipike se meurt progressivement. La cohésion sociale est menacée du fait de la dégradation de l’environnement et de la disparition des ressources forestières. Incompréhension, mal gouvernance, désir de vengeance, revendications démocratiques ont été les mobiles qui ont contribué à la destruction de cette réserve séculaire.

Quelques années déjà aussi la confiance renaît et la nécessité d’une réhabilitation de Kibokpi revient. Un comité anti-feu même a été mis en place pour promouvoir la verdure et pour freiner la destruction des forêts par les feux de brousses. Les membres dudit comité, avec l’appui technique de la direction préfectorale de l’Environnement et des Ressources forestières de la localité ont entrepris une vaste campagne de sensibilisation des populations du village de Nassipike et de ses environs sur la nécessité de protéger la forêt sacrée et sur les techniques de production de plants pour le reboisement communautaire. Ce fut l’occasion trouvée pour réfléchir ensemble sur les voies et moyens afin d’amener les communautés à la base à comprendre la nécessité de reconstituer le couvert végétal de cette forêt sacrée abusivement détruite.

La forêt sacrée Kibokpi recouvre dans ses origines une superficie de 30 hectares, et est constituée essentiellement d’essences forestières naturelles appelées « Anogeisus ». Dans le souci de préserver et d’enrichir ce patrimoine naturel, le comité anti-feu a renforcé son couvert végétal avec 200 plants de khaya senegalensis et du cacia.

Les populations de Nassipikè ont adopté les démarches avec le concours de la direction de l’Environnement et des Ressources forestières de la localité afin de mettre en terre 3.000 plants de différentes essences pour la campagne prochaine et de faire le pare-feu autour de la forêt pour lutter contre les feux de végétation dans le souci de réhabiliter les retenues d’eau que regorgent les espèces fauniques. Tout ceci permettra de retrouver le couvert d’antan et lutter contre la dégradation de l’environnement. Avec cette action Kibokpi retrouvera ses  aires et les esprits des ancêtres qui se seraient confinés sur quelques ares seulement !

KOFFI