UFC: La déchirure

Les partis politiques, le NID, NDP, NDPD et l’ANC sont animés par des dissidents de l’Union des Forces de Changement (UFC), conséquence des mésententes récurrentes au sein de ce parti dirigé pendant presque deux décennies par Monsieur Gilchrist Olympio. Le parti est prolifique à produire des mécontents et des dissidents. Et prochainement nous risquons de voir le landerneau politique s’enrichir d’un nouveau parti politique, qui serait animés par les derniers reniés de l’UFC.

Gilchrist Olympio: la faillite politique
Gilchrist Olympio, Président National de l’UFC

En effet l’UFC vient de procéder à de nouvelles exclusions de quelques uns de ses membres qu’on juge vouloir défier l’autorité, nuire et déstabiliser le parti. Cette fois-ci le clash est définitif, trois exclusions et un blâme pour des anciens députés ou en fonction.

Sur les raisons immédiates de leur exclusion c’est le refus de quelques membres convoqués à une session extraordinaire à s’expliquer sur leurs dernières activités dans le cadre de l’animation du parti. Ceux-ci auraient fait des sorties médiatiques dont les propos nuiraient aux idéaux et au fonctionnement normal de l’UFC. Les premiers responsables du Bureau directeur se seraient fâchés. Les exclus dont la fronde est menée par l’honorable et ancien Ministre, Djimon ORE, se seraient aussi fâchés et profèrent des déclarations qui ne respectent ni le droit d’aînesse, ni la courtoisie, ni la sympathie d’anciens collabos. Cela va dans l tous les sens.

Sur les raisons lointaines ce sont des remous qui remontent à longtemps. Le parti se serait déjà sabordé en se ralliant au pouvoir RPT/UNIR avec l’accord du 26 mai 2010 qui le propulsait à partager le pouvoir avec le RPT. C’est maintenant que les exclus en parlent ouvertement en des termes frisant le dédain mais ceux-ci pointent du doigt les résultats discutables des dernières législatives à la fin desquels il fallait continuer à partager le pouvoir avec UNIR notamment la participation au gouvernement alors qu’une frange voulait de nouveaux accords.

Ces remontées véhémentes en plus des exclusions au sein de ce parti ne sont pas anodines. De loin l’on peut y voir un conflit générationnel. D’abord les conflits se sont accentués au sein de l’UFC quand ce parti a décidé de participer conjointement à l’animation de la vie publique avec le RPT et maintenant UNIR donc depuis 2010. La frange qui s’est désolidarisée en se convertissant en ANC est plus jeune que les conservateurs de l’UFC. Elle a damé le pion à ces conservateurs aux élections dernières. Ces opposants septuagénaires ou octogénaires défendent becs et ongles ce qu’ils ont perdu pendant plusieurs décennies sous Feu Eyadéma. La classe qui en est exclue aujourd’hui est encore plus jeune et envisage autrement l’animation de la vie politique. Pour le moment c’est au sein d’un Comité de Réflexion pour l’Alternance Démocratique au Togo (CRADT), présidé par ORE, que ces nouveaux politiciens parlent. Quoiqu’il en soit l’UFC fait partie des forces politiques à l’Assemblée Nationale aujourd’hui. Celui ou ceux qui ont réussi à rapprocher Gilchrist de Faure se délecteront d’avoir réussi à casser le mythe Olympio et à diviser l’opposition togolaise. Pourra-t-elle se relever avant l’échéance de 2015 et ne pas laisser le champ libre au parti au pouvoir ?

Colombo

 


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