Au Tchad : des tensions et signes de fracture visibles dans la société

Nombre de Tchadiens dénoncent les restrictions de l’espace civique et politique qui persistent depuis l’élection de Mahamat Idriss Déby Itno en mai 2024. Ils appellent le chef de l’État à assumer ses responsabilités en adoptant une posture de neutralité et en garantissant la protection de tous les citoyens.

Dans une récente déclaration, des évêques ont également demandé au président tchadien d’amnistier les opposants politiques, faisant notamment référence à Succès Masra et à Idriss Youssouf Boy, ancien directeur de cabinet du président, tombé en disgrâce et qui croupit lui aussi en prison depuis plusieurs mois.

Le Tchad a besoin de la « libération des prisonniers politiques »

C’est une évidence, estime Evariste Ngarlem Toldé, universitaire et politologue tchadien. Pour lui, « les prises de position récentes montrent clairement qu’il existe une réalité que le pouvoir refuse de reconnaître. Ce dont le pays a besoin en cette fin d’année, c’est la libération des prisonniers politiques, notamment de l’opposant Succès Masra et du Général Idriss Youssouf Boy. Il ne s’agit pas d’une grâce présidentielle ; de nombreux Tchadiens souhaitent plutôt une amnistie. En libérant ces prisonniers, le président poserait un acte fort en faveur de l’apaisement du climat politique. Maintenir en détention Succès Masra et Idriss Youssouf Boy ne ferait qu’accentuer la fracture et la division au sein de la société. »

Apaiser le climat politique

Le président de la Commission nationale des droits de l’Homme, Belingar Larmée Laguerre, en appelle, lui, à la responsabilité des plus hautes autorités. Il estime que « la situation du général Idriss Youssouf Boy et celle du docteur Succès Masra sont telles que la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) ne peut en aucun cas s’opposer à leur libération. Nous ne pouvons pas non plus faire obstruction à une procédure judiciaire. C’est la responsabilité des plus hautes autorités : si elles estiment que les conditions sont réunies, alors Succès Masra, Idriss Youssouf Boy et d’autres prisonniers détenus dans les mêmes conditions pourraient être libérés. Nous ne pourrions que nous en réjouir, car cela contribuerait à l’apaisement du climat politique. »

Les critiques du pouvoir exigent également une plus grande équité dans la gestion des affaires publiques, notamment en ce qui concerne les nominations à des postes politiques, qui semblent réservées exclusivement aux partisans du président Mahamat Idriss Déby Itno.

Blaise Dariustone, DW


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A propos Colombo KPAKPABIA 1431 Articles
Colombo Kpakpabia est Directeur de publication du journal Le Temps. Il capitalise plus de 32 ans d'expérience dans la presse écrite et audiovisuelle. Colombo axe son travail sur la recherche et l'efficacité. Contact Email: [email protected]

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