Olivier Serva, député français de Guadeloupe, vient d’acquérir la nationalité du Bénin, qu’il a obtenue en tant qu’afrodescendant. Il la brandit comme une contestation de la montée du climat xénophobe en France.
Comment mieux dénoncer la montée de la xénophobie qu’en acquérant une nationalité étrangère tout en demeurant élu national du pays dans lequel on dénonce un climat raciste ? S’il a d’abord grossi les rangs de la majorité présidentielle, dès l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, en 2017, le député français Olivier Serva dénonce désormais d’autant plus facilement les propos de Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’Intérieur, qu’il a depuis cofondé le parti centriste « Utiles », émanation du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires). Et c’est pour mener ce combat que le Guadeloupéen vient d’acquérir la nationalité béninoise.
Ancien corapporteur de la loi Immigration sur le volet ultramarin, l’élu reproche à Bruno Retailleau sa désignation systématique de boucs émissaires étrangers, au moment où la France ne dispose ni d’une santé financière optimale ni de la majorité politique. L’élu évoque plus précisément les « Africains », que d’aucuns accusent d’être responsables des « supposés maux de la France », ce que le député trouve « tout à fait injuste lorsque l’on se penche sur l’Histoire »
Fier d’être africain
Les occasions faisant le larron, Olivier Serva profite du fait que la République française accepte les doubles nationalités et que le Bénin permette, depuis 2024, que toute personne ayant un ancêtre africain réduit en esclavage et déporté durant la traite transatlantique demande la nationalité béninoise. Des tests génétiques et des recherches généalogiques auraient révélé que certains ascendants d’Olivier Serva étaient effectivement originaires du Bénin. C’est donc publiquement que le député français vient d’annoncer avoir obtenu la nationalité béninoise, le 21 mai dernier, par décret signé de la main du président Patrice Talon.
Côté stars, le Bénin a récemment « recruté » un couple phare de la cause africaine-américaine : le cinéaste Spike Lee et sa femme, la productrice et avocate Tonya Lewis Lee, ont été nommés, en juillet, « ambassadeurs thématiques de la République du Bénin auprès de la diaspora afrodescendante des États-Unis d’Amérique ».
Jeune Afrique
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