L’ex-ministre de la Justice est reconnu coupable de détournement de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani. Il s’était positionné comme une figure de la lutte contre la corruption et la criminalité juvénile.
En République démocratique du Congo (RDC), la Cour de cassation de Kinshasa a condamné, mardi 2 septembre 2025, Constant Mutamb), ancien ministre de la Justice, à trois ans de travaux forcés. La peine est assortie notamment d’interdiction pour cinq ans du droit de vote et du droit d’éligibilité ainsi que d’interdiction d’accès à toute fonction publique.
L’ex-ministre est reconnu coupable de détournement de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani. Selon l’accusation, il aurait fait transférer ces fonds vers un compte bancaire au nom de « Zion Construction », une société sélectionnée en dehors des règles de passation de marché.
Tout au long de son procès, M. Mutamba a nié les faits. La peine prononcée est toutefois moins lourde que les dix ans de prison requis par le ministère public. Son avocat, Joel Kitenge, a condamné la décision. « Mutamba n’a pas volé l’argent. Notre client n’a bénéficié d’aucune circonstance atténuante », a rapporté France 24.
Cette affaire survient dans un contexte où plusieurs scandales récents ont été documentés par le bulletin Kanyaka-Rushwa du Réseau panafricain de lutte contre la corruption-UNIS. Il s’agit notamment de la disparition présumée de 315 millions de dollars à la Gécamines, 10 millions de dollars liés au Fonds Muanda censé financer le développement local, ou encore plus de 2 millions de dollars évaporés dans le chantier inachevé du stade Lumumba à Matadi.
Pour 2024, Transparency International classait le pays au 163e rang mondial sur 180, avec un score de 20/100, identique à celui des deux années précédentes. Ce score traduit un niveau de corruption « élevé et stable » malgré les réformes annoncées par le président Félix Tshisekedi depuis 2019, avait commenté le Réseau panafricain de lutte contre la corruption.
Notons que M. Mutamba, nommé ministre de la Justice en 2024, a été candidat à la présidentielle en 2023 et s’est précédemment positionné comme une figure de la lutte contre la corruption et la criminalité juvénile. Cette condamnation le prive de toute perspective électorale à court terme, notamment de l’élection présidentielle de 2028.
Charlène N’dimon, Ecofin
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