Il fait agenouiller en public un infirmier, l’agonise d’injures, et lui fait subir toutes sortes d’humiliations; les collègues de ce dernier exigent des excuses publiques.
Les actes de torture et de mauvais traitements d’un médecin militaire sur la personne d’un infirmier défraie la chronique au CHU Sylvanus Olympio et suscite l’indignation parmi la corporation des auxiliaires médicaux du Togo.
Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, l’Aniit, le syndicat des infirmières et infirmiers du Togo, menace de prendre ses responsabilités si des mesures fortes ne sont pas adoptées dans les 48 heures pour régler la situation.
Les faits se sont produits le 25 janvier dernier au CHU Sylvanus Olympio. De garde du dimanche 24 au 25 janvier, l’infirmer Thomas Kpanzou gare sa moto sur le parking de l’hôpital, à la place réservée aux véhicules, plus précisément à l’endroit où le médecin militaire le docteur Kpekemsi « a l’habitude de garer son véhicule ».
Ce dernier arrive lundi 25 janvier, et mécontent de la situation sur le parking, agresse verbalement Thomas Kpanzou, le menace, puis le met à genoux pendant une « quinzaine de minutes ». Mais les humiliations ne s’arrêtent pas : le médecin militaire s’en va crever les pneus de la moto de l’auxiliaire médical.
Choqué par les mauvais traitements, Kpanzou entre dans un « état critique qui a nécessité son hospitalisation à la clinique médicale du CHU SO, sous surveillance [psychiatrique] », indique la lettre.
L’Aniit rappelle qu’il s’agit d’une agression de trop dans une longue histoire de traitements inhumains, d’agressions physiques et psychologiques des supérieurs médecins contre des corporations subalternes.
Demandes de réparations et d’excuses publiques
Le syndicat hospitalier condamne fermement cet acte inhumain qui constitue une « violation flagrante de l’article 16 de la charte africaine sur les valeurs et les principes du service public et de l’administration, puis l’article 247 du Statut général de la fonction publique » au Togo.
L’Aniit réclame justice pour Thomas Kpanzou : un dédommagement juste, une excuse publique à la victime sur le lieu de la maltraitance ainsi qu’une excuse publique manuscrite au bureau exécutif du syndicat pour toute à la .corporation.
« Si rien n’est fait et porté à notre connaissance dans les 48 heures qui vont suivre, alors nous ne serons pas responsables des conséquences désagréables qui en découleront », adresse sur un ton comminatoire l’Aniit au ministre de la Santé, Moustapha Mijiyawa.
Certes, les comportements indélicats des médecins envers les employés subalternes des hôpitaux et centres de santé publics sont monnaie courante. Mais la violence caractérisée des actes posés par M. Kpekemsi est exacerbée par son statut de militaire. C’est fort de l’impunité qui découle de son statut qu’il a pu porter des actes si graves.
D’ailleurs, l’Aniit l’a fort bien compris en s’adressant directement au ministre de la Santé en lieu et place du Directeur du CHU Sylvanus Olympio, le colonel Adom Kpao.
Ce matin, les auxiliaires médicaux du CHU ont fait un débrayage pour dénoncer les mauvais traitements par eux subis.
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