En détention préventive depuis le début du mois de juin, Samira Sabou a été blanchie par un juge qui a décidé d’un non-lieu dans l’affaire qui oppose la journaliste au fils du président Issoufou Mahamadou.
C’est aux environs de 18h TU que la jeune journaliste a regagné son domicile mardi 28 juillet 2020. « C’est la victoire de tous ceux qui sont épris de justice », lance-t-elle.
Plus tôt dans la matinée, une magistrate l’a libérée – pour infraction non constituée – après près de deux mois de détention prévention. Samira Sabou était poursuivie pour « diffamation par voie électronique » sur plainte de Mamane Sani Issoufou Mahamadou, directeur de cabinet adjoint et fils du président de la république.
En réaction à cette décision qu’il salue et qui montre l’indépendance de la justice au Niger, l’avocat de la blogueuse affirme que sa cliente « ne devait même pas être gardée une seconde en prison » car ses écrits sur Facebook relevaient de l’exercice de sa profession. « Elle n’a cité le nom de personne », ajoute maître Bouddal Effred Mouloul.
Dans une publication sur facebook en mai 2020, la journaliste-blogueuse soulignait que certains marchés du ministère de la défense jugés irréguliers après un audit profitaient « au fils du patron« .
Le directeur de cabinet adjoint et fils du président de la république a alors déduit qu’il s’agissait de lui et décida de porter plainte pour diffamation. Samira Sabou sera alors interpelée et placée sous mandat de dépôt à la prison civile de Niamey sous le coup de la loi polémique portant lutte contre la cybercriminalité, récemment adoptée.
Lors du procès, le parquet a requis une peine de cinq semaines de prison ferme ainsi qu’une amende d’un million de franc CFA contre la jeune journaliste. L’avocat du plaignant avait lui réclamé 5 millions en réparation du préjudice subi par son client. La juge en charge du dossier n’a donc suivi aucun d’eux. Et sa décision est venue réconforter beaucoup de défenseurs – nationaux et internationaux – des droits humains et libertés.
le temps avec Afp
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