Le président de l’agence nationale de lutte contre les crimes financiers (EFCC) du Nigeria, Ibrahim Magu, est emprisonné depuis une semaine. Suspendu de ses fonctions, il fait l’objet d’une enquête pour corruption.
Ibrahim Magu était considéré comme un cadre intransigeant. Il a été une figure clé de la campagne anticorruption menée par le président Muhammadu Buhari depuis son arrivée au pouvoir en 2015, un objectif majeur de sa campagne et l’une des promesses pour lesquelles il a été élu.
Durant les cinq dernières années qu’il a passées à la tête de l’agence anti-corruption, plusieurs hauts responsables politiques, dont d’anciens gouverneurs des Etat puissants, des ministres ont été emprisonnés et d’autres sont encore devant la justice.
Hamza Lawal, le fondateur de l’ONG « Follow the money », explique que « les Nigérians veulent en savoir plus ». « Pourquoi le président ne veut pas s’adresser aux Nigérians pour nous donner des informations? Quels sont les détails de cette enquête? Nous voulons savoir s’il est lui aussi impliqué dans un scandale financier et ce qu’il a fait », se demande-t-il.
« Il est lui aussi tombé dans un piège politique », tranche pour sa part Faith Nwadishi, directrice-exécutive du Centre de l’initiative pour la transparence.
Le gouvernement nigérian n’a pas donné plus de détails sur les allégations contre Ibrahim Magu, suspendu de ses fonctions de chef de l’EFCC, par le président Buhari.
Selon des informations, le responsable de la lutte contre la corruption est soupçonné de s’être octroyé des biens saisis lors des perquisitions visant des biens mal acquis par des anciens hauts cadres et ministres d’Etat.
Le détournement serait évalué à plus de 100 millions de dollars US, selon des sources citant une pétition adressée au président Muhammadu Buhari
Certaines organisations de la société civile avaient exprimé des doutes sur la manière avec laquelle la commission de lutte contre des crimes économiques et financiers gérait les fonds récupérés des fonctionnaires d’Etat corrompus.
Pour Djibrin Ibrahim, du Centre pour la démocratie et le développement et professeur de sciences politiques, « ça fait cinq ans que cette question perdure ».
L’incertitude règne toujours sur le sort de l’ancien directeur de l’agence anti-corruption du Nigeria. Le principal parti d’opposition (PDP) de l’ancien vice-président, Atiku Abubakar, qui accuse l’EFCC de chasse aux sorcières contre les opposants, souhaite qu’il soit traduit devant la justice
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