Demain, c’est la réouverture classes, tests au covid-19 obligatoires pour les élèves scolarisés au Togo mais résidant hors des frontières, selon la CNGR. Une réouverture des établissements à hauts risques.
Dans une lettre aux préfets du Togo, la Coordination nationale de la gestion de la Riposte au covid-19 (CNGR) de « prendre toutes les dispositions pour le dépistage de tous les élèves scolarisés dans votre préfecture et résidant hors de nos frontières ».
Pour des raisons de vie moins chère ou tout simplement d’origine, des milliers de familles résident en effet au-delà des frontières nationales mais continuent de scolariser leurs enfants au Togo. Il s’agit principalement des Togolais résidents au Ghana et qui préfèrent scolariser leurs enfants en français.
Un constat a été fait que des Togolais ayant voyagé au Ghana malgré la fermeture des frontières terrestres, sont revenus contaminés. Il s’agit principalement des localités comme Lomé Commune, l’Akébou, le Wawa, Mô et Tchaoudjoi. La décision de la CNGR rentre logiquement dans sa stratégie de riposte : tester, isoler, traiter.
Cependant on peut s’interroger sur la justesse de la stratégie de tester uniquement les élèves résidents hors des frontières. Pourquoi la coordination ne testerait-elle pas l’ensemble des élèves ?
Le chef de l’Etat Faure Gnassingbe et la CNGR ont annoncé en mai dernier des tests massifs en juin dans les principaux foyers épidémiques (Lomé commune et Golfe, Tchaoudjo, Mô, Akébou). Une stratégie qui devrait être à l’origine des décisions d’allègement de l’Etat d’urgence sanitaire. Mais la stratégie n’a pas été mise en œuvre alors que le gouvernement a décidé carrément de la reprise des activités économiques, puis de la réouverture des classes à partir de ce 15 juin.
Il semble qu’il s’agisse plus d’un effet d’annonce que d’une volonté politique réelle de contenir la propagation du virus. Il est possible que la CNGR n’ait pas eu assez de moyens pour acheter les réactifs PCR utilisés pour les tests, ou n’a pas pu en acheter à cause des tensions sur le marché. Les tests proviennent pour une majeure partie de la Chine.
Test massif: S’inspirer du modèle ghanéen
Mais la première hypothèse concernant l’absence de moyens semble plus probable. Dans un récent rapport, la Coordination avait soulevé des problèmes de moyens, surtout d’insuffisance de véhicules. Certains agents transportent dans leurs propres véhicules des cas suspects.
Néanmoins, on se demande pourquoi faire compliquer et impossible quand on peut faire simple au lieu de cette usine à gaz de 10 mille tests par jour qui ne verrait jamais le jour ? Un peu comme les éléphants blancs ?
Les Togolais devraient plutôt regarder du côté du Ghana et s’inspirer de leurs voisins. L’équipe scientifique du Ghana tant appréciée pour son travail sur le SARS-CoV-2 a contourné efficacement la pénurie des réactifs PCR. Les Ghanéens ont fait une innovation en la matière que les connaisseurs admirent. Ils font des tests groupés. Pour les tests sérologiques : ils mélangent le sang de plusieurs personnes et le testent. Si le résultat est négatif, c’est que personne dans le groupe n’est contaminé. Si le test est positif, ils font encore des sous-groupes qu’ils testent. De sorte qu’ils arrivent à tester beaucoup de personnes avec peu de tests.
C’est ainsi que le Ghana fait ses tests massifs et occupe de loin le premier rang en Afrique des pays qui testent le plus. Le Togo qui n’a fait que 25526 tests devrait en profiter.
Après avoir connu une augmentation de plus de 200% du nombre de cas confirmés en mai, le Togo enregistre une faible augmentation en juin. Au total, le pays compte 531 cas confirmés, pour 13 décès, et plus de 299 cas guéris. Mais la reprise de l’activité économique avec la fin de l’isolement de certaines villes-cluster pourrait changer la donne.
Le gouvernement a autorisé la réouverture des établissements scolaires fermés depuis le 20 mars dernier en raison de l’état d’urgence sanitaire due au covid-19. Il a néanmoins pris des dispositifs pour respecter les mesures-barrières dans les écoles. Bien d’établissements sont équipés des dispositifs de lavage de main. L’Etat demande néanmoins aux parents de munir leurs enfants de gels hydroalcooliques.
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