Des sources proches du ministère de la Santé et d’un laboratoire technique, nous informent que plusieurs cas de coronavirus, dont deux Français, seront déclarés ce jeudi. Le gouvernement, qui a été laxiste dans la riposte contre le coronavirus, prendra de fortes mesures ce soir. Le risque d’évaluation est passé d’élevé à très élevé.
Dans son rapport de la situation N°11 sur le suivi de l’épidémie au coronavirus, la cellule ad hoc de lutte note qu’au 17 mars, le cas index évoqué le 5 mars dernier, et qui a soulevé une vague de polémique, est toujours en surveillance et ne présente aucun des symptômes d’évolution de la maladie. Ce cas a néanmoins contaminé 5 contacts. Il s’agit jusqu’à mardi dernier, du seul cas connu au Togo.
Le rapport note toutefois que sur une dizaine de cas suspects, quatre sont négatifs au test coronavirus, tandis qu’on attend le résultat biologique de 10 autres cas.
Selon deux médecins dont un est l’auteur de cet article, plusieurs cas sont positifs, tous des cas importés, c’est-à-dire venus de l’étranger. Il s’agit de deux citoyens français, un autre cas a été signalé également à Kpalimé.
Mesures insuffisantes
La cellule annonce également l’arrivée à Lomé, le 17 mars dernier, de 193 passagers en provenance de France, pays à haut risque. Les passagers seraient mis en observation en isolement volontaire. Dans le jargon de la médecine, l’isolement volontaire signifie que le cas suspect est seul chez lui et reçoit la visite régulière, deux fois par jour, d’un agent de la santé. On n’a néanmoins pas pu nous donner des informations quant aux mesures de surveillance d’un confinement strict ou si la personne peut être libre de ses mouvements. Car, elle pourrait être un porteur sain et susceptible de contaminer.
Néanmoins, plusieurs médecins notent l’irresponsabilité des autorités togolaises quant aux mesures de prévention. « Difficile de savoir pourquoi par exemple, le Togo ne ferme les frontières aux liaisons aériennes venant d’Europe que le 20 mars, alors que tout avion en provenance de l’espace Schengen est potentiellement transporteur de personnes contaminées », nous confie cet expert.
Sur le plan infrastructurel, le pays est dépourvu. Selon des médecins dignes de foi, la salle d’urgence du CHU Campus ne comporte que 4 lits, alors que le CHU Sylvanus Olympio n’en a quasiment pas.
De même, les hospitaliers affectés à la lutte contre le coronavirus n’auraient pas encore reçu de formation et l’équipement idoine pour faire face à la maladie.
Les mesures annoncées par le gouvernement
Pour rappel, le gouvernement avait annoncé des mesures pour répondre à la pandémie du Coronavirus: suspension pour 2 semaines, à compter du vendredi 20 mars, de toutes les liaisons aériennes en provenance des pays à haut risque, annulation de tous les évènements internationaux prévus au Togo pendant 3 semaines à compter du 16 mars, et interdiction de tout rassemblement de plus de 100 personnes sur toute l’étendue du territoire national pour un mois, entre autres. Pourtant, les écoles et les marchés sont toujours ouverts, et les transports publics urbains transportant des dizaines de personnes sont toujours en circulation. Délégitimé par les dernières élections, le gouvernement n’est pas crédible auprès des populations, surtout urbaines et la communication ne passe quasiment pas. Le prélat émérite, Mgr Kpodzro, soutien du candidat Agbeyome Kodjo qui revendique la victoire à la dernière présidentielle, a nié la semaine dernière, au cours d’une conférence de presse, l’existence de l’épidémie au coronavirus. Apparu depuis décembre dans la province du Wuhan en Chine, le Coronavirus a touché au niveau mondial 160 pays et territoires, avec plus 179 112 confirmés dont 7 426 décès
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