Dans une interview accordée à la radio publique internationale allemande, Deutsche Welle, l’écrivain Théo Ananissoh exprime son rejet du Haut conseil des Togolais de l’étranger, dont les membres viennent d’être élus.
C’est le moins qu’on puisse dire, l’écrivain togolais n’éprouve pas beaucoup de tendresse pour le HCTE. Il exprime sa «méfiance», voire son « rejet », comme «la majorité des Togolais» de l’étranger de cette institution. Pour lui, la logique de ce régime est de « diviser » donc de « contrôler » les Togolais de l’étranger parce que ces derniers, déjà constitués en organisations, sont naturellement défavorables au régime, déclare à la DW.
Selon Théo Ananissoh, ce que le régime veut en réalité, c’est le prolongement de son « parti unique » UNIR. Le pouvoir est contesté depuis 50 ans, la société civile est persécutée ainsi que les partis politiques, pourquoi alors le pouvoir réaliserait-il à l’extérieur la démocratie qu’il interdit à l’intérieur.
Ecrivain solidaire du combat démocratique
L’auteur du Soleil sans se brûler déclare que l’urgence n’est pas vraiment à la formation d’une organisation fantoche, mais à la liberté de circulation des Togolais de l’étranger dans leur propre pays. « Beaucoup de Togolais qui se sont exprimés contre le régime sur les réseaux sociaux ont peur de rentrer en vacances, soutient-il. Il est vrai que certains activistes de l’opposition proches du PNP de Tikpi Atchadam ont été arrêtés par les services de sécurité et de renseignement pour troubles à l’ordre public ou attentat contre la sûreté de l’Etat.
77 délégués ont été élus parmi les Togolais de la diaspora pour constituer le HCTE, le 11 septembre dernier aux termes d’un processus électoral décrié pour son opacité et son caractère controversé, et massivement boycotté.
Théo Ananissoh est écrivain togolais résident en Allemagne depuis plusieurs décennies. Il est auteur de plusieurs romans dont Lisahohé, Un reptile par habitant, Delikatessen, Territoires du Nord, et l’emblématique Le Soleil sans se brûler. Son projet littéraire a pour univers géographique le Togo et porte sur l’environnement glauque et les méfaits d’un régime de dictature militaire sur les intellectuels et les citoyens ordinaires. Depuis 2017, il est avec les écrivains Sami Tchak, Anas Atakora et David Kpelly, les rares à s’exprimer ouvertement et à prendre parti pour les masses populaires dans leur combat pour la liberté et la démocratie.
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