Les agents du Service de renseignement et d’investigation (SRI) ont arrêté Ouro-Djikpa Tchatikpi, le conseiller politique de Tikpi Atchadam ce matin à Lomé. C’est la troisième arrestation d’un haut dirigeant du Parti national panafricain (PNP) depuis les dernières manifestations organisées par le parti le 13 avril dernier.
Les argousins de Faure Gnassingbe ont procédé ce matin à l’arrestation- enlèvement d’après certaines sources- de Ouro-Djikpa Tchatikpi , conseiller politique du Président national du PNP, Tikpi Atchadam, en exil depuis 2018. Selon des témoins, Ouro-Djikpa aurait été interpellé dans une maison à Agomé, un quartier de la commune d’Agoé, où il se serait caché. Les occupants de la maison ont été aussi capturés, selon des témoins. Deux autres responsables du PNP ont été alpagués au cours de la semaine par le Service de renseignement et d’investigation, une unité spécialisée de la gendarmerie nationale. Ces arrestations interviennent après la manifestation synchronisée du PNP dans plusieurs villes du Togo. Un militant du PNP a été tabassé à mort par les forces de l’ordre à Bafilo (400 kms au nord de Lomé).
Quasi alter ego de Tikpi Atchadam, usant des mêmes techniques rhétoriques dans le discours politique basé sur une pensée proverbiale tem, on le tient pour le véritable numéro deux du PNP depuis l’exil du premier responsable du parti. Il est surtout connu comme l’animateur principal des réunions hebdomadaires du PNP le samedi à Agoé. M. Ouro-Djikpa Tchatchikpi es revenu d’Allemagne pour le combat démocratique.
Les réactions de l’opposition démocratique
Dans un message diffusé sur le réseau social whatsapp, Gnim Atakpama, numéro deux du Parti des Togolais, dénonce l’arrestation du conseiller du président national du PNP .e PNP, parti diviseur de l’électorat du nord-Togo
« Nous protestons vivement contre l’instrumentalisation des institutions de l’État à des fins de répression et de violences contre des responsables et des militants des partis politiques de l’opposition togolaise« , déclare M. Atakpama.
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Ce dernier indique que l’opposition prépare une réaction collective à ce qui s’apparente à une volonté manifeste de décapitation du PNP par le pouvoir militaro-civil togolais.
« Une délégation des leaders de l’opposition témoignera sa solidarité cet après- midi à 15h à M. Ouro Djikpa Tchatchikpi et ses compagnons illégalement arrêtés à travers une action concertée« , annonce le numéro deux du Parti des Togolais dans son message whatsapp.
Le PNP, un parti pour changer la donne dans le nord-Togo
Apparu de façon tonitruante sur la scène politique en août 2017, par des manifestations synchronisées dans les principales villes du Togo, dans certaines villes d’Afrique et d’Europe, le PNP a profondément modifié le paysage politique togolais.
Avec une base militante constituée majoritairement de Tems, une ethnie du nord-Togo, le PNP émerge comme un poison pour la junte militaire, par sa remise en question de l’alibi d’une guerre civile larvée entre le Nord et le Sud. L’aliénation d’une forte partie des populations du Nord au pouvoir militaire, lequel considérait cette zone comme son fief, est un sérieux coup porté à Faure Gnassingbé. Avec l’entrée dans le jeu politique de François Akila-Esso Boko, l’ancien ministre de l’intérieur exilé en France et Kabyè originaire comme Faure Gnassingbe de la Kozah, le pouvoir togolais est aux abois à l’orée de la présidentielle 2020. D’où peut-être les agitations d’étêter un mouvement qui continue à mobiliser à plein temps les populations du Nord.
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