Cameroun: libération de 170 élèves kidnappés en zone anglophone

YAOUNDE, 17 février (Xinhua) — Quelque 170 élèves d’une école catholique de la ville camerounaise de Kumbo dans le Nord-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun secouées par une mouvance séparatiste armée, ont été libérés dimanche soir après avoir été kidnappés par des hommes armés non identifiés pendant deux jours, a-t-on appris de sources locales.

“170 élèves, deux agents de sécurité de l’école, un enseignant et trois de ses enfants ont été enlevés. Ils ont été libérés dimanche soir (…) et sont arrivés à l’école vers 20h30”, a déclaré dimanche dans un communiqué Elvis Nsaikila, directeur de communication du diocèse de la ville de Kumbo.

Ces élèves du collège St. Augustine avaient été enlevés samedi matin, puis relâchés puis enlevés à nouveau dimanche, d’après les responsables de l’école.

“(Des hommes armés) étaient ici (dimanche) pour nous livrer les enfants, mais quand ils ont constaté la présence des forces gouvernementales, ils (les) ont rapidement ramenés”, avait déclaré dimanche à Xinhua Oliver Shey, un principal responsable de l’école”.

Les hommes armés “nous ont dit qu’ils gardaient maintenant plus de 200 élèves, dont 170 sont de notre école. Toutes ces élèves sont des filles,” avait-il ajouté.

Une cinquantaine d’autres kidnappés ont également été relâchés, a affirmé à Xinhua dimanche soir un responsable des autorités locales sous couvert d’anonymat.

L’identité des auteurs ainsi que le motif de l’enlèvement restent inconnus.

Représentant 20% de la population camerounaise, majoritairement francophone, la minorité anglophone s’estime marginalisée et francisée par le pouvoir central depuis des décennies.

Une mouvance sécessionniste armée y est née en octobre 2017. Des membres de la mouvance avaient exigé la fermeture des écoles en zone anglophone pour pouvoir instruire eux-même les jeunes générations.

En novembre dernier, près de 80 élèves avaient été kidnappés puis relâchés par les sécessionnistes à Bamenda dans le Nord-Ouest. En décembre dernier, toujours à Bamenda, une dizaine d’étudiants avaient été enlevés de la même manière.

Le gouvernement accuse régulièrement les séparatistes d’enlèvements, mais ceux-ci affirment qu’il s’agit d’une tactique du gouvernement pour stigmatiser leur image.


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