Le chef de l’opposition congolaise appelle les Congolais à lutter pacifiquement pour le départ de Joseph Kabila.
Dans une vidéo virale de 4 minutes 43 secondes, le sphinx de Limete, ne va pas par quatre chemins :
« En ce jour du 20 décembre 2016, M. Joseph Kabila a épuisé son second et dernier mandat à la tête de la République démocratique du Congo (RDC). Il a perdu sa légitimité et sa légalité eu égard aux dispositions des articles 70, alinéa 1 et 220 alinéa 1 de la Constitution ainsi que les normes les plus élémentaires de tout régime démocratique», déclare de but en blanc le sphinx de Limete pour situer le contexte de la crise.
Refus du dialogue et d’un compromis acceptable pour tous
Puis, Etienne Tsisekedi dénonce la volonté manifeste de Joseph Kabila de rester au pouvoir par le refus d’un « dialogue inclusif » pour trouver « un compromis politique » devant permettre de régenter de « manière consensuelle » cette période de crise afin d’organiser les élections (présidentielles, sénatoriales et locales).
Pour le leader du Rassemblement, le président sortant a décidé de « demeurer néanmoins au pouvoir par défi ». Il l’accuse d’avoir commis un « parjure » et « une violation intentionnelle de la Constitution », des crimes constitutifs de « Haute trahison ».
Appel au peuple et à la Communauté internationale
Par conséquent, le sphinx de Limete déclare le président actuel hors-jeu. Il lance un appel « solennel » au peuple à ne plus reconnaître l’autorité « illégale et illégitime » de Joseph Kabila et de lutter pacifiquement contre le « coup d’Etat » commis avec la bénédiction des juges de la Cour Constitutionnelle.
Il appelle également à l’isolement international du Président sortant, en demandant aux partenaires extérieurs et à la Communauté internationale toute cessation des relations avec l’institution étatique actuelle.
La chance au dialogue
Le chef de l’opposition ne désespère pas pour autant en laissant une chance aux discussions avec le pouvoir sous l’égide de la CENCO.
Mais sur ce point également, les intentions de l’opposition sont assez claires. Les discussions doivent aboutir à un accord sur une période de « Transition ».
Enfin, il demande au peuple de rester « vigilant » et « mobilisé » pour répondre « pacifiquement » à l’appel du Rassemblement pour mettre fin à la « forfaiture » et à la « trahison » « perpétrées » par Joseph Kabila.
Un pays divisé au bord du chaos
Difficile de savoir si le discours du chef historique de l’opposition a été fait avant la formation du gouvernement ce matin. Mais la RDC se présente ce matin comme un pays profondément divisé et au bord du chaos.
D’un côté, un chef d’Etat, Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, ferme sur sa volonté de rester au pouvoir contre vents et marrées, en étant incapable d’organiser les élections. Il compte sur des forces militaires coutumières des répressions barbares. A sa suite, une opposition minoritaire et alimentaire, jouant un jeu trouble.
De l’autre, un vieillard, opposant historique, qui se présente comme un rempart contre l’autocratie. A sa suite, une société civile dont la volonté manifeste de mettre fin à une gestion chaotique du pouvoir n’est plus à démontrer.
Plus grand pays d’Afrique, la RDC, traverse depuis les années 1990 une grave crise entre rebellions armées, guerres civiles, et gestion chaotiques du pouvoir. A l’instar du Togo, c’est l’un des pays où le processus démocratique devant mettre fin à une dictature militaro-civile a été le plus mal géré.
Komi Dovlovi
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