La Cour Constitutionelle pourrait rendre son verdict ce 23 septembre ou demain samedi alors que la capitale bouclée par les forces de l’ordre lourdement armés et des blindés, reste dans une très grande inquiétude.
Grande inquiétude à Libreville, la capitale gabonaise, dans l’expectative de la validation ou non des résultats de la présidentielle. Les Gabonais ont encore en mémoire les violences de fin d’août ayant marqué la proclamation par la Commission électorale de la victoire controversée d’Ali Bongo, le président sortant. Le verdict de la Cour Constitutionnelle, suprême juridction du pays, est attendue en principe ce vendredi, après une audience publique hier jeudi qui a vu s’affronter les avocats des parties.
La Cour a une lourde responsabilité. Un verdict des 9 juges non conforme aux attentes de l’opinion pourrait mettre le feu aux poudres. Hier pendant plus d’une heure et demie, le juge rapporteur a égrené les arguments et les contre-arguments des deux camps. « Un rapport très, très, très long », a conclu la présidente de la Cour constitutionnelle, Mme Marie-Madeleine Mborantsuo.
Déclarations des avocats
Celui de Jean Ping tout d’abord, venu avec des piles de procès-verbaux. « Qu’on ne vienne pas nous amener des histoires de faux procès-verbaux fabriqués pour faire croire qu’il y a des histoires d’irrégularités, parce que ce sont eux qui fabriquent ces PV ! A prévenu Maître Jean-Rémy Bantsantsa. Je note également que tout s’est passé dans une opacité incroyable. L’instruction d’une affaire veut dire qu’on écoute tout le monde, on entend tout le monde, on procède à des confrontations. Et ce que nous avons demandé, c’est la confrontation des PV. » L’avocat de Jean Ping, candidat à la présidentielle face au président sortant, estime que l’analyse du rapporteur n’est pas suffisante.
Côté Ali Bongo, Maître Nkéa a encore accusé Jean Ping d’avoir utilisé un cyberterroriste pour falsifier les résultats. « Vous êtes le médecin de ce pays ! » a-t-il ensuite lancé en s’adressant à la présidente de la Cour. Et de brandir lui aussi des PV. Avant de s’exclamer : « Il n’y a pas un droit pour le Haut-Ogooué et un autre droit électoral pour les autres provinces. Si nous utilisions les procès-verbaux de la Cénap [la commission électorale, ndlr] pour les huit provinces que les deux parties ont acceptées, il est tout à fait normal que pour le Haut-Ogooué on utilise aussi les mêmes procès-verbaux ! »
Recomptage des voix
Hier le ministère public a proposé que la Cour accepte un recomptage des voix. Dans la province du Haut-Ogooué, le président sortant a officiellement obtenu 95% des voix pour 99, 95% de participation, contre une moyenne nationale de 56%. Ce taux de participation qui montre que seuls 70 électeurs dans cette région, fief du parti au pouvoir, n’ont pas fait le déplacement des bureaux de vote. Il a donné à Ali Bongo une avance de 5000 voix sur Jean Ping.
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