Les rats commencent-ils à quitter le navire Bongo en pleine tempête ? Un signe en tout cas cette après midi avec la démission du ministre de la Justice et deuxième vice-premier ministre Séraphin Moudounga. La défection d’une telle sommité du Gouvernement intervient au moment même où la France annonce la disparition de dix Français.
Coup de théâtre dans un système monolithique fermé qu’est la démission d’un ministre d’un gouvernement africain. Sur RFI, le ministre Séraphin Moudounga explique sur RFI être en désaccord avec la ligne de rigidité prônée par le président officiellement élu Ali Bongo Ondimba. Il affirme vouloir démissionner pour “prendre sa liberté“. Il s’agit d’une défection de très haut niveau, la première depuis le début des troubles mercredi dernier suite à la publication controversée des résultats.
Ayant constaté que, du côté du pouvoir, on n’apportait pas de réponse à la préoccupation de la nécessaire garantie de la paix et du nécessaire affermissement de la démocratie, j’ai pris la décision de prendre congé, d’une part, du Parti démocratique gabonais, et de me décharger de mes fonctions de membre du gouvernement pour que, grâce à ces deux actes majeurs que je pose, je puisse bénéficier de ma totale liberté, a déclaré le 2ème vice-premier ministre, Séraphin Moundounga.
Recomptage des voix rejetées
Le ministre de la justice accuse surtout le successeur et fils d’Omar Bongo de jusqu’au-bout-isme,, alors que pays est en train de “basculer dans la violence” si les résultats ne sont pas proclamés bureau de vote par burear comme à l’appel de la communauté internationale.
J’ai redouté que le Gabon puisse basculer dans la violence si les résultats étaient rendus publics sans qu’il ne soit procéder au recomptage des résultats, procès-verbal par procès-verbal de chaque bureau de vote. Ceci n’ayant pas pas eu lieu, le pays a basculé dans la violence et cette violence se poursuit de façon latente jusqu’à ce jour. Donc la paix est gravement menacée dans notre pays, la sécurité est gravement menacée. Il a été répondu que le recomptage n’était pas prévu par la loi électorale gabonaise, a indiqué M. Moudounga sur les ondes de RFI.
Disparition de dix Français
Alors que la pression internationale s’accentue sur le régime gabonais avec un appel à la grève illimitée, et les appels de la communauté internationale, le climat d’insécuirité règne dans la capitale Libreville. Ainsi le Quai d’Orsay, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a fait part de sa vive préoccupation quant au sort de « plusieurs de nos compatriotes » dont on est « sans nouvelles ».
Il y a dix mille ressortissants français au Gabon dont une présence militaire estimée à 400 éléments parachutistes. Première partenaire économique du Gabon, la France est surtout présente dans l’hydrocarbure avec la mainmise de la multinationale Totale dans le secteur pétrolier.
Selon le Gouvernement, les troubles de mercredi aurait occasionné trois morts et plusieurs blessés tandis que l’opposition parle d’un bilan humain plus lourd. Des sources indépendantes avaient avancé jeudi 1er septembre un chiffre de 7 personnes tuées.
05-09-2016 – Par Sébastien Nemeth
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Il dit vouloir « oeuvrer au côté du peuple gabonais à ce que la paix soit garantie dans le pays ». M. Moundounga sera l’invité d’Afrique matin ce mardi.
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