(Agence Ecofin) – Voici reposé le débat sur la finance qui menace la survie du journalisme. Une position tranchée a été affirmée au 29ème Congrès mondial de la Fédération internationale des journalistes, rendez-vous qui s’est achevé le 9 juin 2016 à Angers en France.
« Être journaliste, c’est refuser de se soumettre à l’ordre moderne dicté par la finance et où l’Humain n’a plus sa place », a notamment déclaré Michel Diard, ancien secrétaire général du Syndicat national des journalistes Cgt-France (Snj). Dans son allocution à l’ouverture des travaux, le 7 juin, il a ainsi estimé qu’aussi longtemps que durera l’affrontement avec le capital, le journaliste ne devra jamais capituler. Ainsi, il restera dans la modernité. « Je crois utile de rappeler que la résistance au nouvel ordre économique des fonds d’investissement, des banquiers et des capitaines d’industries à la recherche des profits immédiats les plus élevés possibles, n’est pas archaïque ; elle est plus moderne que jamais », explique le syndicaliste.
Michel Diard appelle les journalistes « à refuser de voir les conglomérats industriels faire main basse sur tous les médias pour alimenter les tuyaux de communication dont ils ont le contrôle ». Dans ses prescriptions aux journalistes, il recommande entre autres de revendiquer l’indépendance des rédactions vis-à-vis des actionnaires, de refuser d’écrire sans s’occuper du contenu, et de revendiquer le droit de publier une information même si elle met en cause les dirigeants de leurs médias. Il prescrit également à ses pairs de revendiquer des conditions de travail permettant une meilleure qualité de l’information, de refuser les contrats précaires qui affaiblissent la défense de la communauté rédactionnelle, et de refuser un « arrosage » d’information permanent, immédiat, général et unilatéral sans recul, ni mise en perspective.
Assongmo Necdem
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