Depuis les 6 et 7 novembre 2015, la mobilisation des populations de la préfecture de l’Oti (dont le chef-lieu, Mango situé à environ 500 km de Lomé au nord du Togo) semble ne pas faiblir et, à chaque fois, des tournures dramatiques. La dernière en date est celle du jeudi 26 novembre 2015 ayant occasionné la mort du directeur de la police de la région, le divisionnaire Mouzou Kossi Agnon, visiblement lynché par les manifestants. La marche précédente avait entraîné la mort par balles ou autres de huit personnes dans une marche unanimement organisée par les populations (enfants, jeunes et adultes) sorties pour exprimer leur opposition à la décision de restaurer la faune qui malheureusement a laissé des moments sombres et traumatisants pour l’ensemble du peuple tchokossi de l’Oti. Plusieurs manifestants avaient été incarcérés et trois d’entre eux étaient encore retenus jusqu’à ce jeudi. Le Préfet, Awadé Hodabalo, accuse le régent du chef canton de la ville de Mango d’être à l’origine du maintien en détention de ces personnes. Les populations en réclamaient la libération.
A la suite de la sanglante répression de la manifestation des 6 et 7 novembre, les arrestations et maintien en détention, les populations, partis politiques et organisations de défense des droits humains, tenaient pour responsable le préfet de l’Oti et exigeaient sa démission. Une pétition politique était même en cours pour réclamer la démission du Préfet. Le président de la délégation spéciale de la ville de Mango était également dans le viseur. Un premier conseil des ministres extraordinaire tenu, avait réglé le compte de ce dernier par révocation. Il est plutôt accusé de détournement de fonds et pour cela : «le conseil a pris un décret de révocation du maire de Mango, accusé de détournement de fonds publics de la commune de Mango ».
Les sources lui donneraient auteur d’importants prélèvements illicites sur les fonds alloués à la commune par le fonds mondial pour l’environnement (FEM) pour les actions de proximité devant aboutir à sensibiliser large sur la mise en œuvre du projet de faune en question dans la région. Sa révocation serait donc liée au projet.
L’escalade de jeudi vient ainsi emporter le préfet redouté pour son arrogance et son manque de hauteur. Il était depuis quelques semaines à couteaux tirés avec le maire de la ville et en intelligence parfaite avec le chef canton de la ville, zélé et rancunier.
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