Une étude sur la représentation de la femme dans les réseaux sociaux a appelé les médias à l’adoption d’un code éthique pour prévenir le discours violent et misogyne.
L’étude réalisée par le Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR) a été présentée mercredi au siège du SNJT.
« Il est important que les médias traditionnels veillent à l’administration de leurs pages sur les réseaux sociaux dans le respect des principes rédactionnels et de l’éthique journalistique », a recommandé M. Sadok Hammami, chercheur principal de l’étude et enseignant à l’institut de presse et des sciences de l’information.
M. Hammami a aussi appelé à activer les outils et mécanismes disponibles sur les réseaux sociaux pour supprimer les commentaires à contenus violents particulièrement à l’encontre de la femme. « Il s’agit d’éviter que les pages facebook des médias traditionnels ne se transforment en tribunes pour la diffusion d’un discours multiforme portant atteinte à la femme », a-t-il encore expliqué.
L’étude, la première en son genre dans le monde arabe, a montré que les nouveaux médias ne constituent nullement des espaces alternatifs aux médias traditionnels qui continuent de se positionner en tant qu’espace de débat sur différentes question dont celles relatives à la femme », a encore constaté M. Hammami.
L’expert tunisien, spécialiste dans l’analyse des réseaux sociaux, a aussi relevé que l’étude a permis de constater que les pages des médias traditionnels sur les réseaux sociaux se positionnent comme des espaces où s’expriment les représentations masculines et les stéréotypes qui portent sur la femme un regard inspiré d’une culture traditionnelle et religieuse.
Il s’agit d’un espace où émerge un discours misogyne d’où le constat que les réseaux sociaux ne sont pas en rupture avec le contexte social et les pesanteurs culturelles et sociales qui prennent des formes hégémoniques et prônent l’inégalité.
Ce constat met en doute, ajoute M. Hammami, l’hypothèse qui affirme que les médias sociaux ont développé de nouvelles formes d’hégémonie, des silences ou d’autres formes de marginalisation puisqu’il s’agit plutot de la reproduction de modèles existants.
De son coté, Itidel Mejbri, directrice du centre de formation de CAWTAR et membre de l’équipe de recherche a expliqué que l’étude sur la femme arabe dans le débat sur les réseaux sociaux est un prolongement des recommandations proposées dans la première étude du centre sur la femme et les médias.
Les recommandations de l’étude serviront pour l’élaboration de modules de formation destinés aux professionnels des médias mais aussi des outils, mis à la disposition des décideurs, parmi les politiciens et les responsables des médias, mais aussi qui peuvent contribuer au changement, a-t- elle aussi assuré.
Cette étude s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par CAWTAR pour rectifier l’image de la femme que certains médias s’emploient à marginaliser et à prétendre qu’elle était désintéressée du débat public.
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