La société civile togolaise à organisé une mission d’observation domestique lors de la présidentielle du 25 Avril. Le lendemain du vote, la CNSC Togo avait rendu publiques ses premières observations sur le déroulement des opérations, telles qu’elles ont été suivies par les 1200 observateurs nationaux déployés dans l’ensemble du pays.
Le 29 Avril, à la suite de la CENI, la Concertation Nationale de la société civile a publié les résultats recueillis sur la base du système PVT (Parallel Vote Tabulation, mis en place sur un échantillon représentatif de bureaux de vote témoins établis sur le territoire national. Le tableau comparatif des résultats de la CNSC-SYCED avec les résultats publiés hier par la CENI montre que les chiffres sont assez proches.
CANDIDAT | RESULTAT CENI | RESULTAT CNSC-SYCED |
Jean Pierre Fabre | 35,19% | 35,74% |
Mohamed Tchassona Traoré | 0,96 % | 1,11% |
Komandega Gerry Taama | 1,04% | 1,15% |
Tchabouré Aimé Gogué | 4,03% | 4,55% |
Faure Gnassingbé | 58,73% | 57,43% |
Fichier CNSC: COMPARAISON RESULTATS CENI – CNSC – election presidentielle 2015 TOGO
Qu’est-ce que le PVT ?
Parallel Vote Tabulation (PVT) est un système de comptage des voix et de remontée des informations électorales depuis des bureaux de vote témoins, représentant au moins 5% de l’ensemble des Bureaux de Vote sur le plan national.
Ce système est basé sur une plateforme électorale technologique permettant de disposer et de traiter à temps utile des données électorales collectées. Il a été expérimenté par les organisations de la société civile dans diverses élections en Afrique, et plus récemment au Sénégal, au Mali, au Ghana et au Nigéria.
La CNSC Togo fait partie du Réseau Ouest-Africain de Surveillance des Elections (ROASE), une plateforme mise en place avec l’appui du National Democratic Institute (NDI). Dans le cadre de la présidentielle 2015, la CNSC Togo a bénéficié d’une subvention de l’Union Européenne, pour mettre en place l’observation nationale et le PVT.
Où est la vérité des urnes?
La question que l’on peut se poser avec cette comparaison entre les chiffres de la CENI et de la société civile, c’est la crédibilité des réclamations actuellement formulées par l’opposition de CAP 2015. Il faut reconnaître que les fraudes alléguées par l’opposition vont au-delà du décompte parallèle tel qu’il est fait par les organisations citoyennes. Ce décompte prend en compte uniquement les résultats officiels issus des bureaux de vote et tels qu’ils ont été consignés dans les PV. S’il y a erreur de calcul ou votes irréguliers, le système ne peut les déceler. Or, l’opposition table son argumentaire sur les électeurs qui auraient indûment voté.
La CNSC et ses observateurs nationaux ont fait leur travail de façon indépendante. Le système de comptage parallèle mis en place et le centre d’appel installé à EDA OBA à Lomé semble répondre aux exigences en la matière, avec l’implication des organisations de la société civile venues d’Afrique de l’ouest.
La première leçon qu’on peut tirer de ces chiffres, c’est la société civile togolaise a réussi son PVT en effectuant un échantillonnage intelligent. Celui-ci prend en compte visiblement les grandes tendances et les affinités politiques au Togo, avec un bon maillage du territoire national.
La contribution de la société civile est tout de même un élément intéressant qui pourrait être pris en compte par les partenaires du Togo et par la population dans l’appréciation des prétentions des différentes parties.
Le Temps
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