Au même moment que les ONG locales et institutions intervenant dans la protection de l’environnement multiplient des rencontres pour réfléchir sur les contributions à la conservation des ressources naturelles du pays, les structures d’animation communautaire à la base travaillent de leur côté dans des cadres de partage et d’échanges entre elles en vue de la gestion de leurs ressources naturelles locales propres. Elles analysent des stratégies d’intervention et des possibilités de développer des actions en synergie.
Certes les ONG et autres acteurs issus des organisations de la société civile contribuent à leurs manières pour la protection et la gestion des ressources naturelles mais ces contributions ne peuvent être efficaces et efficientes que si la population à la base est impliquée de façon participative dans la conception et l’élaboration des politiques environnementales.
L’Union des Associations Villageoises de Gestion des Aires Protégées (UAVGAP) fait l’expérience de relance dans une activité de protection de l’environnement. L’Union regroupe les riverains du parc national de Togodo-Sud avec comme chef-lieu Tométy-Kondji (localité située à 23km au nord-Est de Tabligbo), dans le cadre de la réhabilitation de leur parc séculaire.
Les riverains du parc national de Togodo-Sud c’est l’histoire d’une communauté de huit villages qui bénéficient pourtant des ressources du parc mais dont la gestion du patrimoine est minée depuis huit ans d’incompréhensions et des conflits d’intérêts. Le comité de gestion mis en place n’a plus été renouvelé depuis lors. L’administration publique qui s’y est mêlée n’y a rien pu. Elle a même été accusée d’avoir encouragé et exacerbé les pratiques d’autorité outrageante sur les communautés les amenant ainsi à durcir leurs positions à une certaine époque.
Finalement une réunion d’une dernière chance sous forme d’assemblée générale a pu se tenir la semaine dernière à Tométy-Kondji, une réunion consacrée à la rétrospection de la gestion de ce patrimoine. Il en ressort que la gestion est effectivement source de conflits dans la région. L’assemblée générale a renouvelé le comité de gestion chargé de trouver des voies et moyens pour assurer une bonne gestion du parc afin que les populations riveraines continuent d’en tirer profit. Le nouveau comité aura pour mission de remobiliser les énergies et de promouvoir un climat d’entente et de compréhension mutuelle pour redonner vie au parc. Le comité devra aussi promouvoir le partenariat avec les bailleurs de fonds en vue de financer des projets en faveur des villages riverains.
Ce nouveau cadre accepté par tous (présidé par le Dr Koudowo Koffi, maître assistant à l’Université de Lomé) doit en principe devenir une tribune idéale pour une collaboration franche et participative entre riverains, administration (conservateurs de parcs…), partenaires et acteurs de la société civile en vue de communiquer pour une bonne capitalisation des expériences en matière de conservation et de la valorisation de la biodiversité. Les méthodes d’intervention seront aussi améliorées.
L’importance de la forêt dans le développement de tout milieu notamment dans le domaine du tourisme et de l’exploitation des ressources est avérée. Les forêts sacrées sont toujours chargées d’histoire. La forêt de Togodo a été classée en 1952 par le colonisateur français. En 1978, la population a été déplacée et la forêt subdivisée en 1981 en deux réserves à savoir Togodo-sud dans la préfecture de Yoto et Togodo-nord dans la préfecture du Moyen-Mono.
KOFFI
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire