Ebola : On attend la riposte ouest-africaine

ebolaLes ministres de la Santé de onze pays d’Afrique de l’Ouest et des experts internationaux ont tenu à Accra (Ghana) mercredi et jeudi une rencontre destinée à la mise en place d’un “plan radical” de riposte face à l’épidémie du virus Ebola qui sévit depuis quelques mois dans la sous-région. Cette réunion a été convoquée à l’initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L’épidémie affecte actuellement la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia. D’après le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé mardi, ces trois pays voisins totalisent depuis le début de l’année 759 cas de fièvre hémorragique, dont 467 décès.

Une maladie mal connue

Les scientifiques connaissent bien la fièvre hémorragique, ce virus tue et terrifie avec une possibilité de guérison quasi nulle. Les populations elles n’en savent pas grand-chose. C’est la première fois qu’Ebola touche autant de pays en même temps, alors qu’elle sévissait auparavant en Afrique centrale.

Capacités faibles des pouvoirs publics

En Guinée, principal pays touché, les ONG actives sur le terrain reprochent au gouvernement sa faible implication. Les populations ne sont pas bien sensibilisées et les actions entreprises par les pouvoirs publics ne permettent pas de contenir le mal et épargner les zones qui ne sont pas encore affectées.

Les contrôles aux frontières décidés par certains pays voisins ne suffisent pas à les protéger. Les diagnostics sont tardifs, de l’avis des experts. La lutte contre le virus est une course contre la montre. Plus vite la maladie est diagnostiquée, plus vite on peut isoler le patient et éviter la contamination d’homme à homme. Mais le problème est qu’il n’existe pas de moyen de déceler Ebola avant que les symptômes se manifestent (apparition brutale de la fièvre, faiblesse intense, irritation de la gorge…).

Des déclarations d’intentions

Les responsables politiques des pays directement affectés disent faire l’essentiel, mais la résistance de l’épidémie est telle que tout le monde semble dépassé. Le grand défi des onze pays réunis à Accra serait de parvenir à une stratégie commune, axée à la fois sur la sensibilisation des populations et la gestion des cas décelés de la maladie. Alors que l’OMS et des ONG internationales comme Médecins Sans Frontières parviennent à mener des actions ciblées contre l’épidémie, on ne voit du côté des organisations régionales aucune concertation. Il serait bon que la CEDEAO s’implique et que des ressources conséquentes soient mobilisées. L’implication des ONG locales pourrait aussi aider à conscientiser les populations sur les risque de la maladie.

La crise de l’Ebola pourrait avoir des conséquences néfastes sur les populations et l’économie des pays d’Afrique de l’ouest si des mesures urgentes et efficaces ne sont prises. La faiblesse des Etat sur cette question démontre les insuffisances des politiques internes de santé publique.

Joséphine Bawa


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