Le dialogue politique a eu son premier vrai clash là où on ne s’y entendait pas. Et c’est sur la question délicate, certes, mais pas vraiment clivante, de l’affaire des incendies des marchés de Lomé et Kara, que des délégués de l’UFC et de l’ADDI ont failli en venir aux mains. Comme de mauvais garnements. La tournure des événements n’est pas de nature à apporter la sérénité dans les débats déjà tendus.
Le matin, le facilitateur, Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan, mit sur la table le premier sujet de l’ordre du jour : l’affaire des incendies. Un procès est attente la semaine prochaine, mais les délégués de l’ANC et de l’UFC voudraient une décision politique pour une enquête plus approfondie sur le sujet. Peut-être faire recours à une enquête internationale ?
C’est le moment que choisit Jean-Claude Homawoo, le délégué de l’UFC pour faire montre de sa haine recuite envers ses frères ennemis de l’ANC :
« si les résultats d’enquêtes vous identifient et que la justice vous inculpe, c’est que vous êtes les auteurs de ces incendies. Il n’est pas question de libérer un seul des vôtres, je ne suis pas d’accord ».
Une intervention déplaisante pour Alphonse Kpogo, le Secrétaire général de l’Alliance pour la démocratie et le développement intégral (ADDI), qui a failli régler sur le champ son compte au jumeau Jean-Claude Homawoo. Raison de cette furie volcanique : Alphonse Kpogo a été détenu pendant un an dans le cadre de ses affaires, à la Prison civile de Lomé…injustement estime-t-il, car il se dit innocent.
Une explosive situation à laquelle mit fin Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan par une suspension de séance. Les discussions ont repris plus tard, mais l’on ne sait pas vraiment sur quelle base.
Sera-t-il possible de faire revenir Jean-Claude Homawoo à la raison. Secrétaire général de l’UFC, vice-président de la Céni, il est sans conteste que ce bras droit de Gilchrist Olympio a pris le parti de torpiller un sujet sur lesquels ses frères ennemis de l’ANC sont clairement en difficulté, le bureau national de ce parti étant mis en cause dans cette affaire dont on ne connaît pas encore ni les tenants ni les aboutissants. Le déroulement de l’enquête étant rejeté à cause des méthodes de la gendarmerie et du procureur général, la sagesse voudrait au moins qu’on se remette à une enquête internationale et impartiale. Mais le gouvernement a déjà ordonné des travaux et les vestiges des bâtiments incendiés ont été démolis. Comment mener alors une enquête dans ces conditions ?
Demain jeudi, jour de repos, Ascension oblige. Mais l’agenda presse, le dialogue doit prendre fin théoriquement ce 31 mai, et les rien n’avance réellement. Un lourd silence catholique pèse sur les résultats des discussions.
Komi Dovlovi
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