Présidentielle algérienne : Bouteflika a voté en fauteuil roulant

Le présodent sortant Bouteflika en train de voter

Ce n’est pas vraiment un suspense. Le président algérien sortant Abdelaziz Bouteflika devrait être réélu pour un mandat de cinq ans aujourd’hui, et ce malgré de graves ennuis de santé faisant planer le doute sur sa capacité à diriger le pays. Les bureaux de vote algériens ont ouvert ce matin à 8H00 en présence de représentants de chaque candidat et devraient fermer à 19H00 avant une publication officielle des résultats demain. Sur le terrain, plus de 260.000 policiers et gendarmes ont été déployés pour assurer la sécurité de près de 23 millions d’électeurs appelés à voter dans 50.000 bureaux en faveur de l’un des six candidats en lice, dont l’ex-Premier ministre Ali Benflis et une femme, la députée trotskyste Louisa Hanoune. A Alger, certains policiers étaient armés de kalachnikov ou de fusils à pompe.

Le présodent sortant Bouteflika en train de voter
Le président sortant Bouteflika en train de voter ce matin à Alger

M. Bouteflika, qui souffre de séquelles d’un AVC subi il y a un an ayant réduit ses capacités d’élocution et de mobilité même après trois mois d’hospitalisation en France, n’a pas mené lui-même sa campagne, laissant sept proches sillonner le pays en son nom. Mais il avait fait savoir qu’il « accomplirait son devoir électoral ce jeudi à 10H00 », selon un communiqué de son équipe.

M. Bouteflika avait entretenu le doute quant à sa réélection, en déclarant que sa génération avait « fait son temps », avant d’annoncer le 22 février qu’il comptait briguer un nouveau mandat. Quarante-huit heures avant l’ouverture des bureaux de vote, il a exhorté les Algériens à se rendre aux urnes. Le taux de participation sera en effet un des enjeux de la consultation. A la présidentielle de 2009, il était officiellement de 74,11%. Un câble de l’ambassade américaine à Alger révélé par Wikileaks l’avait cependant estimé entre 25 et 30%.

Une coalition de cinq partis d’opposition a appelé au boycottage du scrutin, plaidant en faveur d’une « transition démocratique », tandis que le mouvement Barakat ( »Ça suffit »), hostile à un quatrième mandat de M. Bouteflika, a estimé que cette élection était « un non-événement ».

Outre la participation, c’est la fraude, qui « a toujours régné sur les élections algériennes », insistait encore jeudi le journal El Watan, qui fait débat, après les récentes révélations d’un ancien wali (préfet) confirmant que cette pratique avait bien lieu. Principal rival de M. Bouteflika et connaisseur des affaires du sérail, M. Benflis a fait de cette question un thème majeur. Humilié à la présidentielle de 2004 (6%) par celui dont il fut l’homme de confiance au début de son premier mandat (1999/2004), M. Benflis pense qu’une revanche est à portée de main. Ses mises en garde répétées sur les risques de fraude ont fini par mettre de l’électricité dans une campagne terne et par faire sortir M. Bouteflika de son silence.

Devant deux hôtes de marque, le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Marcia-Margallo puis l’émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi, M. Bouteflika a accusé sans le nommer M. Benflis de « terrorisme » et de volonté de « fitna » (dissension). Un argument massue dans un pays qui n’a pas encore pansé les plaies d’une guerre civile déclenchée à la suite d’un processus électoral avorté en 1992.

Source: Les Echos


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