On se rappelle en début d’année la mitraille dont les saisies des pièces d’ivoire et d’autres produits forestiers ont fait l’objet. Le Ministre de la sécurité, Yark Damehane, exhibait à tour de bras des saisies de pièces d’ivoire, des carapaces de tortues et et d’autres espèces de la brousse comme un trophée de guerre. Ceci se passait à la veille de l’arrivée dans notre pays du Secrétaire Général de l’organisation de la police internationale, Interpol. En réalité cela devrait choquer plus d’un qu’un tel trafic s’opère allègrement dans notre pays malgré tous les efforts consentis pour former les agents des forces de l’ordre et de sécurité chargée de lutter contre ce trafic ou de le réprimer. Peut-être que des efforts sont faits ici mais pas au niveau des agents forestiers recrutés et formés depuis 2008 mais qui n’ont jamais été déployés. Il a fallu attendre le dernier concours de recrutement dans la police pur en sortir une liste additive les prenant en compte. Personne ne parle d’amalgame mais le scandale né des recrutements fictifs des agents de la police n’ayant pas passé le concours proprement dit est vivace, un scandale que le Ministre de la sécurité a tenté maladroitement de défendre.
En montrant ces images à travers le monde sur les télévisions et dans les autres médias, c’est une démonstration que soit la police n’est pas efficace ou que l’Etat laisse faire l’administration ou encore que la hiérarchie parraine les pratiques pour des intérêts véreux. Le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières vient enfoncer le clou à travers une rencontre qu’elle a organisée le mardi 25 mars à Atakpamé pour disqualifier les agents forestiers exerçant dans la région des Plateaux. Selon les responsables de ce ministère, faisant partie de la délégation, il a été constaté depuis un moment, que certains agents forestiers sont impliqués dans le trafic de l’ivoire, des carapaces de tortues ainsi que la commercialisation illicite des produits forestiers. La délégation a profité également pour dénoncer leur laxisme dans l’application des textes qui régissent ce secteur, la complaisance notoire de certains agents vis-à-vis des exploitants forestiers avec comme conséquences directes la diminution des recettes issues des taxes sur les produits forestiers, la destruction de la biodiversité, la diminution des superficies des forêts. La région des plateaux est la plus prolifique en produits forestiers (animaux ou végétaux) du pays faisant objets de trafics de tous genres. La rencontre des agents de la région des plateaux ne dédouane pas ceux de la capitale dont l’administration est seule habilitée à délivrer les autorisations nationales pour la commercialisation des produits issus de la forêt. L’initiative du Ministère n’est qu’un rappel à l’ordre pour limiter les intentions et les velléités récurrentes de prélèvements illicites, la corruption. «Le forestier doit participer efficacement à la protection et à la sauvegarde des espèces menacées de disparition, aimer la nature, maitriser les règles de gestion de l’environnement, respecter la hiérarchie administrative et lutter contre la corruption », ils le savent pourtant mais les tentations de s’enrichir illicitement sont légion ; les produits reconnus illicites sont les plus abondants sur le marché. Exemple : le teck. Mais enfin cette lutte ne réussira que si celle-ci est interministérielle.
KOFFI
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