Ainsi donc Kouessan Yovodevi, Directeur Général de la Télévision Togolaise est accusé de pratiques régionalistes, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions. Des membres du personnel de la TVT originaires du Nord l’accuseraient de privilégier « ses frères du Sud » dans les missions à l’étranger, entendez les voyages du Chef de l’Etat. L’affaire est d’une drôlerie déconcertante. Bien entendu, nous ne maitrisons pas le fond. Mais que l’on accuse un des commis de l’Etat du Togo de pratiquer le tribalisme au profit des ressortissants du Sud a de quoi étonner. Car c’est connu de tous, le régionalisme au sein des entités publiques au Togo, était souvent présenté comme une pratique des tenants du pouvoir, dont l’épicentre est la partie septentrionale du pays. Bien sûr, il faut prendre la chose dans sa proportion normale ; il ne s’agit que de la TVT, un organe qui a toujours reflété et relayé la voie des maîtres.
Kouessan Yovodevi est l’un des plus anciens journalistes à la TVT. Il semble être arrivé à l’apogée de sa carrière, après avoir connu des saisons de vache maigre, lui qui avait pris fait et cause pour l’opposition durant les périodes troubles de la transition politique des années 90. « Faut-il en rire ou en pleurer ? », la célèbre diatribe est de ce journaliste, naguère talentueux présentateur du journal de 20 heures. Il jouissait d’une certaine cote au sein de la population et est respecté par ses confrères, y compris ceux de la presse privée.
Alors puisqu’il n’y a pas de fumée sans feu, on susurre que l’histoire aurait des racines plus profondes. L’épouse du premier ministre en poste, Arthème Ahoumey-Zounou serait l’instigatrice des remous. Il parait qu’elle veut la tête de Yovodevi et donnerait des directives à la ministre de la communication, pour parvenir à ses fins.
Ces choses-là n’arrivent qu’au Togo, pays de paradoxes, où les prérogatives publiques sont tributaires de la volonté de quelques protégés du système. Qui a dit que Faure a banni les pratiques qui étaient décriées sous son père ? On verra dans les prochains jours, si les antagonismes qui minent le fonctionnement de la télévision nationale emporteront son directeur. Dans tous les cas, il ne faut pas se faire d’illusion, le Togo a du chemin à faire, pour ancrer des méthodes de bonne gestion dans ses services publics.
K. Agboglati.
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