Cour suprême: Un recours pour abus de pouvoir contre le colonel Hodabalo Awate

La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), Les Démocrates et Parti des Togolais, tous membres du front «Touche Pas à Ma Constitution», ont déposé lundi 18 novembre 2024,  un recours pour abus de pouvoir auprès de la Chambre administrative de la Cour suprême du Togo.

Il s’agit d’une réaction suite à l’interdiction le 20 septembre 2024, à Sokode, par le ministre de l’Administration territoriale, le Colonel Hodabalo Awate , de la « journée de prière et de solidarité en faveur des détenus politiques ».   Le front «Touche Pas à Ma Constitution», à l’initiative de cette manifestation devait faire une remise de kits de matériels scolaires aux familles de prisonniers politiques.

 Le recours souligne que l’interdiction ministérielle en question constitue une « entrave injustifiée à la liberté, constitutionnellement garantie, de réunion et de manifestation pacifique publique». Le Front souligne également que le Colonel Hodabalo Awate n’a pas fourni de «justification circonstanciée et précise motivant son refus», se limitant à des considérations générales sur la « tranquillité publique ».

L’initiative du 20 septembre visait « uniquement » à offrir un « soutien moral aux détenus politiques et à leurs familles, notamment par la distribution de kits scolaires aux enfants des détenus », indique le Front. Des initiatives similaires ont également eu  lieu à Lomé sans créer le trouble à « la tranquillité publique » évoqué par le colonel  Hodabalo Awate.

Répression tous azimuts des libertés publiques

Pour rappel, la plupart des 95 détenus politiques sont originaires de Sokodé. La ville a été particulièrement l’épicentre des manifestations à caractère politiques qui ont fait trembler le régime de Faure Gnassingbe entre août-2017 et décembre 2018. Le régime avait alors fait un blocus de la ville de Sokodé et celle de Bafilo pendant plusieurs mois, et tout en menant une sauvage répression des manifestations.

Plusieurs personnes de l’ethnie Tem et sympathisantes du Parti national panafricain (PNP) ont ainsi été arrêtées et détenues sans jugement depuis au moins 5 ans. En réalité, le colonel ministre reste dans une logique de maintien du chape de plomb sur la ville de Sokodé, considérée comme hostile au pouvoir en place. Cette interdiction est aussi la énième sur la longue liste d’interdiction et de répression des libertés publiques de manifestation que le régime met en œuvre depuis 2020.

Le Front «Touche Pas à Ma Constitution», un regroupement de partis politiques et d’association dont l’objectif est de faire barrage  au viol de la constitution de la IVème par le régime, a fait de la libération des détenus politiques  un leitmotiv de sa lutte. Ce recours s’inscrit  donc dans la détermination du front à défendre les droits fondamentaux des citoyens et à promouvoir la démocratie au Togo.


En savoir plus sur Le Temps

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

A propos Komi Dovlovi 1148 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

Laisser un commentaire