L’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing est mort

Vieux routier de la politique française, intervenant encore dans le débat et donnant l’impression de vouloir en être malgré son grand âge, l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing est décédé ce mercredi à Paris à l’âge de 94 ans.

André Santini, membre de l’UDI, et ami comme cochon de Jacques Chirac,  moquait, avec sa gouaille habituelle, il y a déjà plusieurs années, le bilan politique de Giscard en disant un jour que ce dernier est déjà mort mais que personne n’est allé en son enterrement. Une façon d’accuser VGE d’avoir permis l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, après plusieurs décennies de règne de la droite.

Ancien ministre  des finances et de l’économie du général de Gaule, puis du président Georges Pompidou, VGE a marqué fortement l’histoire politique de la France de la IVème République.

Chef des Républicains indépendants, qui constituait à l’époque la deuxième composante de la majorité de droite, son arrivée à la présidence en 1974 a créé de grands chamboulements dans la société française.

Sa victoire à la présidentielle n’était possible que grâce aux divisions de la droite et au complot d’une partie des gaullistes décidés à empêcher à tout prix Jacques Chaban-Delmas avec lequel son programme présentait pour autant des similitudes. Avec lui, la société  française est tournée de plus en plus vers le libéralisme.

Il bat François Mitterrand, président de l’Union des Gauches, au second tour. À 48 ans, il devient le plus jeune président de la République depuis 1895 (record battu plus tard Macron). Prônant une « société libérale avancée », il fait voter l’abaissement de la majorité civile, la dépénalisation de l’avortement, le divorce par consentement mutuel, l’élargissement du droit de saisine du Conseil constitutionnel et la fin de la tutelle de la télévision publique.

En politique étrangère, cet Européen convaincu a développé une politique allant vers le renforcement d’une France au sein de l’Union  Européenne.

En Afrique, il développa une politique interventionniste marquée par l’envoie des parachutistes français de la Légion étrangère à Kolwezi pour mater la rébellion au président zaïrois Mobutu. C’était l’âge d’or des réseaux centrafricains.

Il est surtout celui qui a permis au président centrafricain de l’époque, Jean-Bedel Bokassa d’être sacré empereur dans une République. Mais le scandale des diamants de l’empereur Bokassa contribua à ternir son image et pesa lourd dans sa défaite à la présidentielle de mai 1981.

Ses tentatives de retour au-devant de la scène ont été vaines malgré la construction autour d’un fort noyau politique au centre.   

François Mitterrand, Raymond Barre, Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing, des hommes politiques qui ont fortement influencé l’histoire de la droite et de la gauche et des bisbilles du théâtre politique français. Acec la mort de VGE, c’est une page de l’histoire de la France de la IVème République qui vient de se fermer.


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A propos Komi Dovlovi 1108 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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