La grogne des agents du CHR Lomé Commune continue de plus belle; les agents réclament un meilleur traitement et de meilleures conditions de travail.
Après le chantage au limogeage fait par le professeur Ihou Wateba, les agents du CHR Lomé Commune, centre dédié à la prise en charge des malades du Covid-19, ont tenu une réunion de crise sur la question des primes.
Transformé en catastrophe en centre dédié au coronavirus le 21 mars dernier, le CHR Lomé Commune connaît sa première crise. Mécontents du traitement de la question des primes de travail, le personnel grogne et menace de quitter le front de la lutte contre le covid-19. Ils réclament un accord professionnel en bonne et due forme sur les primes et autres questions relatives à leur sécurité et à celle de leurs proches.
Les responsables de la prise en charge ne l’entendent pas de cette oreille. Mardi 21 avril, Le Professeur Ihou Wateba, premier responsable, leur enjoint de démissionner ou de se ranger. Ce 22 avril, il enfonce le clou : «si vous ne voulez pas, j’ai plus de 200 dossiers qui attendent et nul n’est indispensable ». Son adjoint frappe encore plus fort. Dans un message Whatsapp, il écrit au personnel de réagir rapidement à l’offre de démissionner ou rester :
A toutes et tous, je vous informe que jusqu’ici personne ne s’est manifesté à cette annonce pour continuer le travail au centre de prise en charge COVID-19 du CHR Lomé Commune. Nous en déduisons que personne n’est intéressé. Je vous informe que vous avez encore jusqu’à ce soir à 16h00 pour vous décider. A l’issue le compte rendu sera fait à l’autorité compétente pour décision qui s’impose, menace le docteur Kotosso.
Un agent démis déjà
Pour mettre encore plus la pression, le Secrétaire général adjoint du personnel, Kombaté Alex a été démis.
Le professeur Ihou Wateba semble tenir un discours guerrier. Pour lui, il s’agit d’une guerre et donc les soignants sont des soldats qui doivent se sacrifier.
Un discours que les agents ne comprennent manifestement guère et trouvent hypocrite. Apparemment, s’il s’agit d’une guerre, les généraux ne veulent pas tremper la main dans le cambouis et sont planqués bien au chaud, laissant les soldats seuls au feu.
«Depuis que nous sommes-là, nos chefs ne sont pas venus voir les malades. Le ministre de la Santé n’a jamais mis pied chez les malades, ainsi que ces professeurs et certains docteurs », dit un agent.
« Et pourtant, on le voit tout le temps au CHR. Ils font quoi au juste ? », s’interroge un autre agent.
Ce matin, à la réunion, à l’ordre du jour : «les mesures prises pour le personnel » et « approches sur le bon déroulement du travail ». Les questions d’hygiène, du traitement des linges, du dépistage systématique du personnel soignant, ont été soulevées.
La question controversée du traitement a été abordée. Les agents désapprouvent totalement la prime de 50.000 CFA versée à certains d’entre eux par un militaire le 21 avril. Ils ont décidé de ne pas le conserver.
Deux lettres ont été envoyées au Président de la République et au Ministre de la Santé.
Depuis son ouverture en catastrophe le 21 mars dernier, le CHR Lomé Commune ne connaît pas la sérénité. La lutte contre le covid-19 pourrait s’en ressentir.
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