Un journaliste et blogueur tchadien résidant en France depuis 2013 est convoqué mardi prochain devant la justice française pour “diffamation” après la publication en 2017 sur son site d’information d’un article sur un neveu du président tchadien.
Makaila N’Guebla, 48 ans, est le rédacteur en chef du site d’information “Makaila.fr”, créé en 2007 et qui se présente comme “un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le monde”.
Le blogueur est réfugié politique en France depuis 2013, “après avoir été expulsé du Sénégal”, a-t-il dit.
“La vocation du site est de présenter des analyses personnelles et des billets de contributeurs basés au Tchad”, explique M. N’Guebla. Le 10 novembre 2017, le site publie un billet envoyé par un contributeur à propos d’Abbas Mahamat Tolli, neveu du président tchadien Idriss Déby Itno.
Selon M. N’Guebla, dans cet article, le contributeur “révèle les pratiques de favoritisme récurrent au Tchad” et “impute à M. Abbas Tolli d’avoir placé des personnes à des postes à responsabilité lorsqu’il était successivement, ministre des Finances, directeur des Douanes, directeur de cabinet à la présidence et d’autres postes à responsabilités” au Tchad.
M. Tolli est actuellement gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC).
Selon le blogueur, un droit de réponse émanant d’avocats de M. Tolli “a été publié quelques jours après ce billet” sur son site, et le billet et le droit de réponse ont été retirés définitivement du site trois mois plus tard.
Un cabinet d’avocats parisien a ensuite porté plainte au nom de M. Tolli devant la justice française contre le site de Makaila N’Guebla pour “propos diffamatoires”.
Le journaliste affirme avoir depuis été “convoqué” en “novembre 2018 par la préfecture de police de Paris” et “le 3 juin 2019” puis “le 8 août 2019 par le tribunal de grande instance de Paris”.
Il doit comparaître mardi pour une audience de procédure devant la chambre de la presse du tribunal correctionnel de Paris. Son procès pourrait être audiencé dans plus d’un an au vu des délais de cette chambre.
“Je suis serein car je suis en France et cela me donne le droit de m’exprimer, chose que je n’aurais pas pu faire au Tchad dans le contexte actuel”, a-t-il dit à l’AFP.
Le Temps avec AFP
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