A la veille de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, l’OMS annonce une vaccination de 360.000 enfants d’ici 2020 dans trois pays africains.
Programme pilote. Le Ghana, le Kenya et le Malawi vont faire l’expérience d’ici 2020 de la conduite d’un « programme pilote » de vaccination contre le paludisme, sous la conduite de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Il s’agit d’un test grandeur nature. Après des tests à petite échelle effectuée avec succès dans les trois pays, l’OMS) met le pied sur la gomme pour « programme pilote de vaccination » de 360.000 enfants.
Du nom de « Mosquirix » ( aussi appelé RTS,S), le vaccin est une fabrication du géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) en partenariat avec l’ONG Path malaria vaccine initiative.
Il est destiné à la protection des enfants en bas âge. Combiné à des méthodes de diagnostic, des traitements et des mesures de prévention éprouvés, comme les moustiquaires imprégnées de répulsif anti-moustique, « ce vaccin pourrait sauver des dizaines de milliers de vies en Afrique », explique Matshidiso Moeti, directrice de la branche africaine de l’OMS.
« Les informations rassemblées lors de ce programme pilote nous aideront à prendre les décisions pour une utilisation plus large de ce vaccin », a ajouté lundi Mme Moeti, à la veille de la journée mondiale du paludisme.
Vaccin efficace à 40%
Le Mosquirix a reçu en juillet 2015 un avis positif de l’Agence européenne du médicament (EMA), et agit contre le plasmodium falciparum, la variante la plus mortelle du parasite responsable du paludisme, mais il ne garantit pas une immunisation.
L’OMS ambitionne de vacciner 120.000 enfants de moins de deux moins de deux ans, entre 2018 et 2020. Les zones les plus endémiques sont prioritaires dans ce programme.
Selon des tests menés de 2009 à 2014 sur 15 000 personnes au Kenya, au Ghana, au Malawi, au Burkina Faso, au Gabon, au Mozambique et en Tanzanie, il permet surtout de réduire de 40 % le nombre d’épisodes paludiques, principalement les épisodes « graves » nécessitant une hospitalisation, a expliqué à l’AFP Mary Hamel, responsable pour l’OMS de la coordination du programme de vaccination antipaludique.
Le vaccin, dont le développement a débuté dans les années 80, agit au moins pendant 4 ans et demi. « Ce n’est pas un taux d’efficacité très élevé, mais quand on regarde le nombre de personnes touchées par la malaria, cela signifie que l’impact sera quoi qu’il arrive énorme », assure toutefois Mme Hamel.
Le paludisme est la première cause de mortalité en Afrique, loin devant le Sida et l’hépatite B et C.
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