L’élite politique et militaire du Soudan du Sud a profité de la guerre qui ravage le pays pour s’enrichir, selon un rapport publié lundi, qui dénonce notamment le président Salva Kiir et son ancien vice-président et leader de l’opposition, Riek Machar.
La rapport compilé par le groupe d’investigation The Sentry, cofondé par l’acteur américain George Clooney, et qui documente le financement des conflits en Afrique, relève que « les leaders politiques en fin de compte responsables des atrocités au Soudan du Sud ont en même temps réussi à accumuler des fortunes, en dépit de leurs modestes salaires de membres du gouvernement ».
« Certains ont été mêlés à des affaires douteuses et d’autres ont apparemment reçu des sommes importantes de grandes sociétés faisant des affaires au Soudan du Sud », indique le rapport intitulé « Les crimes de guerre ne devraient pas payer ».
Les familles de l’élite gouvernementale notamment « vivent souvent à l’étranger dans des villas de luxe de plusieurs millions de dollars, passent leurs vacances dans des hôtels cinq étoiles, et récoltent les bénéfices de ce qui semble être un système de népotisme et de contrats douteux, roulant dans des voitures de luxe alors que la population du pays souffre les conséquences d’une guerre civile brutale, et dans de nombreux endroits connaît des conditions de vie proches de la famine ».
Le rapport ajoute que si la rivalité politique a souvent été la cause de la guerre, son « principal catalyseur » est en fait « la compétition pour le gros lot, le contrôle des abondantes ressources naturelles du pays ».
Les responsables sud-soudanais « ne pourraient pas garder le statu quo sans un système de banques internationales, d’affaires, de trafiquants d’armes, de sociétés immobilières et d’avocats qui, en connaissance de cause ou sans le savoir, facilitent la kleptocratie violente qu’est devenu le Soudan du Sud », estime le rapport.
Les combats, qui ont éclaté en décembre 2013 lorsque le président a limogé son vice président après l’avoir accusé de comploter contre lui, ont été accompagnés d’exactions sans précédent, de destructions et de viols collectifs.
Le Soudan du Sud est devenu indépendant en 2011 mais à peine deux ans plus tard, le plus jeune pays du monde a replongé dans la violence.
Le Temps avec AFP
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire