Gabon: L’UA veut arbitrer le Ping-Bong postélectoral

Au Gabon, la tension et les violences consécutives au scrutin du 27 Août ne sont pas encore tombées. L’opposition et le pouvoir se livrent un bras de fer sans merci pour avoir le dernier mot, auprès de l’opinion nationale et de la communauté internationale. L’Union Africaine dirigée par le Tchadien Idriss Deby Itno s’engage à envoyer une mission de bons offices à Libreville.

Les deux présidents prétendument élus au Gabon se sont lancés dans une véritables offensive médiatique. Et comme la presse gabonaise est muselée, c’est vers les médias internationaux: RFI, BBC, VOA entre autres, qu’ils se tournent pour défendre chacun sa victoire. Côté argumentaire, il n’y a rien de nouveau que leurs porte-parole n’aie déjà exprimé. Pour Jean Ping, il faut recompter les procès verbaux; alors que Ali Bongo, il faut que la “loi” soit respectée. Le président sortant demande à son opposant de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle. Ce dernier ne veut pas en entendre parler.

Quelle solution de l’UA?

Dans un communiqué rendu public lundi, Idriss Déby Itno précise que la recherche d’un règlement au problème se fera ‘’dans le respect strict des dispositions constitutionnelles et légales, ainsi qu’à la lumière des instruments pertinents de l’UA en matière de démocratie et d’élections’’.

Le président en exercice de l’UA souhaite envoyer une délégation de chefs d’Etat africains et de représentants de l’UA et des Nations unies « dès que les conditions pour une visite seront établies ». Une délégation « de haut niveau » devrait donc arriver au Gabon « dans les plus brefs » délais pour tenter de trouver une solution à la crise post-électorale au Gabon. Cette prise de position fait suite à quelques timides réactions de dirigeants africains, appelant au retour au calme dans le pays.

L’Union Africaine n’a jamais réussi à résoudre une crise de cette nature dans un pays africain. Cette organisation présentée comme un “syndicat” de chefs d’Etat a l’habitude de soutenir le président en poste. Dans le cas du Gabon, le conflit oppose l’héritier d’un ancien dinosaure à un ancien président de la Commission de l’UA. Il se dit que Ping aurait le soutien de quelques présidents d’Afrique centrale et de l’Ouest. Mais ce qui est énigmatique, c’est le rôle que tentera de jouer Idriss Déby, lui-même accusé de fraude électorale et d’exactions contre ses adversaires dans son propre pays.

Au Gabon, on semble parti pour une longue crise aux conséquences néfastes pour un petit pays riche à la gouvernance problématique.

J. Bawa


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