La communauté Adjigo d’Aného remet au gout de l’actualité la question de leur identité communautaire pour envisager un développement de leur ville. Avec à leur tête le chef traditionnel de la ville, roi des Mina, Nana Anè Ohiniko Quam Dessou XV, la communauté a rendu hommage à douze de leurs pères qui avaient été déportés à Mango, de 1922 à 1926. Tous sont aujourd’hui décédés. C’est au travers d’une table ronde tenue le 25 août à Aného.
Placée sous le thème « Un épisode méconnu de l’histoire du Togo: résistance des Adjigo et Alliés au pouvoir colonial français et leur déportation à Mango (1922-1926) marquée par des humiliations, des privations et divers sévices », la rencontre a permis d’éclairer l’opinion sur une page méconnue de l’histoire de la ville d’Aného. Il y a eu déportation parce que des personnes se sont opposées aux “décisions iniques et injustifiées” du gouverneur de l’époque, Auguste François Bonnecarrère, qui visait, soutient-on, à bannir la chefferie Adjigo et Alliés suite à des différends avec les Lawson.
La table-ronde amenait à des réflexions sur les voies et moyens pour raffermir les liens séculaires entre toutes les familles ainsi que sur le développement de cette ville tricentenaire et deux fois capitale du Togo. Les enseignants-chercheurs Kuakuvi Kuamvi de l’Université de Lomé et Kouzan Komlan de l’Université de Kara ont été sollicités pour revisiter l’histoire de la fondation de la ville d’Aného par le patriarche Quam Dessou, marin et commerçant venu d’Elmina; ses successeurs, la création d’Agbodrafo au Togo et d’Agoué au Bénin puis les efforts de la SDN pour faire libérer les détenus de Mango.
Les Adjigo ont déclaré vouloir célébrer très prochainement une fête identitaire, “Batakoé”, en souvenir de leur origine à Elmina au Ghana.
Le Temps avec ATOP
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