Environ 600 mille électeurs gabonais voteront samedi dans le cadre de l’élection présidentielle. Au moment où le bras de fer s’annonce entre les deux principaux candidats Ali Bongo et Jean Ping, la question centrale concerne la capacité de la commission électorale à conduire un scrutin libre et transparent.
La Commission Electorale Nationale et Permanente (CENAP) était déjà dans le collimateur de l’opposition et d’une partie de la société civile. La première s’en prenait à la CENAP pour avoir pris le parti du président sortant dans les recours formulés contre sa candidatures en raison des “origines” supposées de celui-ci. Pour la société civile, ce sont les prérogatives dont s’arroge la commission qui ferait problème. Les observateurs du processus électoral ont leurs regards tournés vers René Aboghe Ella qui préside la CENAP depuis une dizaine d’années. Le président de la Commission saura-t-il se mettre au-dessus de la mêlée et résister aux pressions qui ne vont pas manquer?
Dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique, M. Ella reconnait que « C’est un poste incontestablement délicat. Ça demande de pouvoir supporter une certaine pression liée à l’ampleur de la tâche ». Magistrat de son état, il se défend face aux attaques de l’opposition en brandissant sa neutralité politique.
La tension manifeste au cours de la phase pré-électorale fait craindre des actes de violences entre les partisans des deux camps, pendant le vote ou après la proclamation des résultats. La CENAP tout en donnant quelques garanties de crédibilité assure qu’elle serait en mesure de proclamer les résultats du vote dès le lendemain du scrutin. Mais pour une élection à tour unique, en cas de résultats serrés entre Bongo et Ping, la marge de manœuvre de la CENAP deviendrait encore plus étroite.
Hier, la mission d’observation de l’Union Européenne a appelé les protagonistes à œuvrer pour la transparence dans la présidentielle du 27 août. « La confiance dans la crédibilité et dans l’exactitude des résultats d’une élection est grandement renforcée lorsque le processus de compilation et publication des résultats est conduit avec transparence et rapidité », a déclaré la députée Mariya Gabriel, chef de la mission.
La précédente élection présidentielle au Gabon avait donné lui à beaucoup de contestations. Ce petit pays d’Afrique centrale vit une expérience démocratique difficile, après près de 30 ans de gestion sans partage d’Omar Bongo, père de l’actuel président.
K. Agboglati
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